D'où viennent les douleurs articulaires ?

Les douleurs articulaires pendant la ménopause

L’arthralgie (le nom scientifique désignant les douleurs articulaires) est un symptôme courant avec l’âge qui touche un peu plus de 50% des femmes au moment de la ménopause.

Il s’agit d’un constat ancien puisque dès 1926, Cecil et Archer parlaient de “rhumatisme post-ménopausique”.

Ces douleurs se manifestent principalement au niveau des doigts, des poignets, des épaules, des genoux, des lombes, des pieds, des chevilles… Elles peuvent également provenir des os, des muscles, des bourses ou des enthèses (la zone d’insertion des ligaments et des tendons sur l’os)

Il est difficile de déterminer quelle part de ce phénomène est à attribuer à la ménopause. On observe toutefois que les douleurs articulaires augmentent réellement chez la femme après la ménopause lorsque l’on compare leur situation à la période juste avant la ménopause. Les femmes ménopausées ont deux fois plus de chance de ressentir des douleurs articulaires que les femmes pré-ménopausées.

Quels sont les changements du corps à la ménopause qui provoquent les douleurs articulaires ?

La chute du niveau d’œstrogènes

Le lien carence en œstrogènes (hormone féminine) et douleurs qui était suspecté de longue date, a été confirmé au début des années 2000. On s’est aperçu en donnant des anti-œstrogènes à des femmes atteintes d’un cancer du sein qu’elles présentaient dans 50% des cas des douleurs en particulier au niveau des articulations.

Les récepteurs d’œstrogènes sont présents dans les tissus articulaires comme les cartilages, les os, les ligaments et les membranes synoviales (qui tapissent l’intérieur des articulations par exemple).

Les œstrogènes ont un impact direct sur le mécanisme de formation des os, en interagissant avec 3 types de cellules osseuses : les ostéoblastes, les ostéocytes et les ostéoclastes. Ils ont également une action sur les cellules chondrocytes (du cartilage).

Les œstrogènes sont connus pour être anti-inflammatoires et légèrement immunosuppresseurs (c'est-à-dire qu’ils réduisent légèrement certaines réponses immunitaires potentiellement douloureuses).

Les œstrogènes agissent sur l'excitabilité neuronale et sur la transmission synaptique. La ménopause modifie le seuil de perception de la douleur en le diminuant de sorte que tout ce qui fait mal fait encore plus mal. L’arthrose chez la femme ménopausée est plus souvent symptomatique que chez l’homme.

D’autre part, la fatigue, les insomnies, l’anxiété, l’irritabilité et la dépression sont très souvent associées aux douleurs articulaires. Ce sont d’autres symptômes de la ménopause qui pourraient booster les douleurs articulaires. Toutefois, plus de recherche clinique est nécessaire pour pouvoir conclure sur ces mécanismes ! Une déficience en vitamine D ou un dérèglement de la thyroïde pourrait également participer à ces douleurs. Ces causes potentielles ne sont pas directement liées à la ménopause !

Comment soulager les douleurs articulaires à la ménopause ?

A court terme

S’hydrater suffisamment contribue à la santé des articulations  ! 

Se détendre ! En effet, le stress augmente une hormone libérée par les glandes surrénales, le cortisol. Il a en principe un puissant rôle anti-inflammatoire. Mais l’organisme finit par s’adapter et résister à son action ! En d’autres termes, cela signifie qu’en cas de “bain permanent de stress-cortisol” il devient comme endormi et sourd à son message anti-inflammatoire, et donc l’organisme est plus souvent inflammé et douloureux. Un peu de méditation ? Une sieste ? Une promenade ? Afin de déstresser et de rétablir le rôle vertueux du cortisol ! 

S’étirer permet de maintenir la lubrification des articulations, tandis que l’automassage augmente la circulation sanguine, permettant de réduire l’inflammation. La prise d’antalgiques ou d’anti-douleurs peut être utilisée comme traitement d’appoint (demandez conseil à votre pharmacien !)

A moyen terme

Le traitement le plus efficace pour les douleurs articulaires induites par la ménopause est le Traitement Hormonal de la Ménopause, qui remplace les oestrogènes qui ne sont plus produits par le corps. Ses effets prennent quelques semaines à apparaître ! Cependant, le traitement n’est pas prescrit de manière indéfinie, et les symptômes peuvent réapparaître au moment de son arrêt.

L’activité physique, de manière contre-intuitive, est primordiale pour lutter contre les douleurs articulaires. Il est donc important de continuer à être actif, malgré la douleur, avec des sports plus doux éventuellement, comme la natation, le vélo, la marche ou le yoga !

Les exercices de type “aérobique” sont aussi très bons pour les articulations. Il existe également des pratiques sportives spécifiques pour les articulations. 

Éviter de porter des charges lourdes trop souvent et de façon trop soudaine est également un bon moyen de prévenir les douleurs.

Il y a aussi d’autres pistes comme la prise de compléments alimentaires tels que le magnésium et la vitamine D ! Si vous souffrez de déficience en vitamine D ou d'hypothyroïdie, vous pouvez suivre un traitement pour retrouver un bon taux de vitamine D dans l’organisme et traiter son hypothyroïdie (mais ces traitements prennent plusieurs mois avant d’être efficaces).

Par ailleurs, un excès de poids peut augmenter la pression sur les articulations, et la perte de poids est souvent recommandée. Le maintien du poids dans les fourchettes d’IMC entre 18.5 et 25 réduit les douleurs articulaires et est un facteur clé. 

Quelle alimentation pour les douleurs articulaires ?

Une étude a démontré que les régimes alimentaires visant à réguler le niveau d’œstrogènes ont un impact positif sur l’arthralgie.

Pour lutter contre les douleurs il est recommandé d’adopter un régime méditéranéen. C’est un régime faible en graisses saturées, en protéines animales et en glucides rapides mais riche en fibres, en légumes, en légumineuses, en fruits et en céréales complètes.

>> Pour tout savoir sur le régime méditéranéen nous avons écrit un article complet sur notre application Omena. 

Pensez à consulter !

Les douleurs articulaires sont un problème sérieux. N’hésitez pas à les mentionner à votre médecin traitant qui saura faire le bon diagnostic, vous prescrire le bon traitement et vous réorienter au besoin vers un rhumatologue, un ostéopathe ou un acupuncteur selon votre cas spécifique.