Emmanuel LeBrun
Médecin traitant
Sommaire
> La consommation d’alcool influence l’âge d’arrivée de la ménopause
> La consommation d’alcool influence négativement certains symptômes de la ménopause
> Une consommation d’alcool modérée peut toutefois avoir certains effets positifs
> L’alcool impacte négativement certains risques auxquels les femmes sont plus sensibles après la ménopause
Chez les femmes qui consomment de l’alcool, les scientifiques ont observé un niveau d’oestrogènes circulant plus élevé, à la fois avant et après la ménopause. Il serait donc logique d’imaginer que l’alcool ait une action sur la ménopause et son vécu. Alors, que dit la science ?
Une étude a permis de conclure que la consommation d’alcool est un des facteurs qui jouent un rôle significatif sur l’âge de survenue de la ménopause. Selon cette étude, les femmes qui consomment de 1 à 3 verres par semaine ont une ménopause plus tardive que les femmes non-buveuses.
A l’inverse, une étude de 2017 en Corée a montré que les femmes qualifiées de “grosses buveuses” (consommation journalière supérieure à 3 verres) ont une ménopause plus précoce que la moyenne. Plutôt 50 ans contre 51 ans et demi pour les non-buveuses.
Mais d’autres études sur d’autres populations ethniques que la Corée n’arrivent pas à la même conclusion.
À ce jour, les mécanismes reliant alcool et l'âge de la ménopause ne sont pas clairement identifiés. Une étude menée sur des rats a permis de conclure qu’une consommation excessive d'alcool altérait les ovaires. D’autre part, il semble probable qu’existent dans ces études un certain nombre de biais. Notamment l’association avec le tabac (le fait d’être fumeuse avance l’âge de la ménopause et souvent, les fumeuses boivent davantage).
Certains symptômes de la ménopause sont majorés par la consommation d’alcool :
Un article de la North American Menopause Society, qui est d’ailleurs à l’origine de la plupart des études sur la ménopause, reprend les différents avantages que procurent une consommation modérée (7 verres par semaine) d’alcool à la ménopause. Les voici :
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En effet, l’alcool consommé avec excès provoque une plus grande perte de calcium provenant des os. Cela augmente le risque d’ostéoporose qui est déjà augmenté par la ménopause à cause de la chute du niveau d’oestrogènes !
On sait également que consommer de l’alcool augmente le risque de cancer du sein.
Dans ce cas là, quelle que soit la consommation d’alcool (modérée ou élevée), le risque de cancer du sein est plus élevé chez les femmes qui consomment de l’alcool que chez celles qui n’en consomment pas du tout.
Une consommation supérieure à 7 verres par semaine augmente également le risque cardio-vasculaire.
En dehors même du contexte de la ménopause, on sait que les femmes ont une plus grande vulnérabilité que les hommes à l’alcool. Elles sont notamment beaucoup plus exposées au risque d’hépatopathies (maladies du foie).
En pratique, il n’est pas démontré qu’une consommation raisonnable d’alcool (1 verre par jour pour les femmes, 2 pour les hommes) serait meilleur pour la santé que de ne pas boire du tout.
Cependant, il n’est pas non plus démontré que ce type de consommation serait très délétère pour la santé, hormis dans le cas du cancer. Les risques de développer certains cancers sont légèrement plus élevés chez les buveuses modérées que chez les non-buveuses. C’est le cas par exemple du cancer de l'œsophage.
Pour conclure, si l’envie s’en fait ressentir, une consommation d’alcool est envisageable dans la limite d’un verre d’alcool par jour. Cela représente 7 verres par semaine, avec des jours sans consommation. Tout en proscrivant les soirs où l’on boit sans compter, en association avec une alimentation saine et de l’exercice physique.
D’autre part, s’il fallait choisir un alcool en particulier pour votre santé, ce serait le vin rouge. Une étude ayant été réalisées au sujet des bénéfices santé éventuels du vin rouge a tiré certaines conclusions. Les antioxydants présents dans les fruits rouges et le vin rouge auraient des effets positifs sur la fonction cardiaque.
Ainsi, consommer du vin rouge en quantité modérée réduit le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’athérosclérose, et d’hypertension.
Le prochain Dry January peut être l’occasion de faire un point !
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