Sommaire
> Qu’est-ce qu’une bouffée de chaleur ?
> Quand apparaissent les bouffées de chaleur ?
> A qui ça arrive ?
> Pourquoi a- t-on des bouffées de chaleur à la ménopause ?
> Qu'est- ce qui peut provoquer des bouffées de chaleur ?
> Quels remèdes pour les bouffées de chaleur ?
Les bouffées de chaleur sont une soudaine sensation de chaleur et de transpiration, notamment dans le haut du corps. Il s’agit d’une une dissipation thermique rapide et très forte, conséquence de la vasodilatation des vaisseaux sanguins.
Les bouffées de chaleur sont l'un des symptômes les plus couramment ressentis par les femmes pendant la périménopause et la ménopause : en effet, 75% des femmes disent en avoir. Les bouffées de chaleur peuvent arriver à n’importe quel âge. Mais sachez que l’âge moyen d’arrivée de la ménopause est de 51 ans, et que l’âge moyen de l’entrée en préménopause est 47 ans.
Elles durent entre 3 et 10 minutes chacune et se répètent à une fréquence et une intensité qui diffèrent à chaque fois et en fonction de chaque femme.
Les bouffées de chaleur peuvent commencer quand les cycles menstruels sont encore réguliers et réglés, mais culminent généralement pendant la périménopause ou juste après. 80% des femmes ont des bouffées de chaleur pendant un ou deux ans, mais certaines en ont pendant plus de dix ans !
Les bouffées de chaleur surviennent principalement et de manière plus intense chez les femmes en périménopause ou ménopausées, comme expliqué plus haut. Mais elles peuvent également survenir à d’autres moments de la vie, lorsque les œstrogènes chutent soudainement comme après certaines chimiothérapies qui mettent les ovaires au repos de façon temporaire.
Les hommes peuvent également avoir des bouffées de chaleur ! Notamment lorsque leur niveau de testostérone chute rapidement. C’est ce qui arrive à l’andropause, équivalent de la ménopause chez l’homme à la soixantaine.
Lors de la transition vers la ménopause, les taux hormonaux ne sont plus du tout réglés comme avant ce qui perturbe l’organisme et provoque des troubles tels que les bouffées de chaleur et, la nuit, les sueurs nocturnes.
Bien que les bouffées de chaleur soient liées à la baisse de production d’œstrogènes autour de la ménopause, l'œstrogène n'est pas seul responsable puisque les niveaux de celui-ci ne diffèrent pas entre les femmes qui ont des bouffées de chaleur et celles qui n’en ont pas. Le traitement hormonal de substitution, qui associe prise d’oestrogènes et de progestérone, arrête cependant de manière assez efficace les bouffées de chaleur.
Aujourd’hui, le laboratoire Bayer développe depuis quelques années un médicament en partant de l'hypothèse que la baisse du niveau d’oestrogènes perturbe les neurones de l’hypothalamus (le “thermostat” du cerveau). Plus précisément, les neurones KNDy (d’où le médicament, nommé “Kandy”, tire son nom), deviennent hyperactifs, conduisant à l’élargissement des vaisseaux sanguins sous la peau et c'est ce qui amène cette sensation de chaleur excessive.
Avant la ménopause, il y a trois états de thermorégulation.
Cette seconde phase “thermoneutre” devient quasiment absente à la ménopause à cause de l’augmentation de la noradrénaline cérébrale qui vient avec l’âge : l’hypothèse est qu’une petite élévation de la température corporelle peut ainsi déclencher des bouffées de chaleur.
Les déclencheurs des bouffées de chaleur peuvent différer selon les femmes. On peut compter parmi eux, le stress, une mauvaise hygiène de vie, une alimentation trop épicée ou encore la consommation d’alcool.
Ce qui est irritant c’est que le stress est couramment la cause des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes (transpiration excessive la nuit). Le fait de stresser entraîne des sueurs nocturnes qui elles entraînent une grosse fatigue, un mauvais sommeil voire des insomnies, rendant la gestion du stress d’autant plus difficile.
C’est aussi vrai dans l’autre sens : les bouffées de chaleur engendrent elles-mêmes un stress dans la vie quotidienne des femmes. Ca peut être très perturbant de ne plus savoir comment son corps va réagir à certaines situations : vais-je avoir une bouffée de chaleur en pleine réunion devant mes collègues ? Vivre avec le risque d’avoir une bouffée de chaleur à tout moment engendre une charge émotionnelle supplémentaire.
Si vous avez plus de 40-45 ans, que vous commencez à avoir des cycles menstruels irréguliers, ou que vous n’avez plus du tout de règles, vous êtes probablement en train de traverser la préménopause (aussi appelée périménopause) ou en début de ménopause, ce qui est une période physiologique de la vie d’une femme. Les bouffées de chaleur en sont le symptôme le plus fréquent. Il est très peu probable que vos bouffées de chaleur soient liées à une maladie si vous rentrez dans cette catégorie, rassurez-vous ! Mais en cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. En terme d’amélioration de la qualité de vie, l’effet du traitement hormonal de ménopause est très positif. Son effet se fait d’ailleurs ressentir en quelques jours seulement.
Il existe différents médicaments qui permettent de réduire le symptôme des bouffées de chaleur :
Ce médicament nourrit artificiellement votre corps en œstrogène et progestérone. Le traitement est très efficace mais contre-indiqué si vous avez un antécédent personnel de cancer hormono-dépendant (par exemple du sein). Les recommandations actuelles sont de l’utiliser à faible dose et de réévaluer la situation tous les 6 mois.
Les traitements hormonaux ont plutôt mauvaise presse en France : la plupart des femmes (et même des médecins) pensent qu’il présente des risques pour la santé. Or aujourd’hui les connaissances sur le sujet ont beaucoup évolué et on sait que les traitements hormonaux de ménopause tels qu’ils sont administrés en France ne présentent pas ou peu de risques : très peu d’augmentation de risque du cancer du sein et un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose, s’il est prescrit chez les femmes ayant moins de 10 ans de ménopause installée.
Ce traitement est habituellement utilisé pour traiter l’hypertension (la trop haute pression) artérielle et les migraines. Son efficacité a été prouvée contre les bouffées de chaleur dans une étude de 1974, mais il a quelques effets secondaires : constipation, bouche sèche, troubles du sommeil…
Habituellement utilisée pour contrôler l’épilepsie et les douleurs neuropathiques, une étude de 2006 a conclu qu'elle est efficace contre les bouffées de chaleur. L’un des effets secondaires peut être la somnolence.
En règle générale :
C’est une méthode de la médecine traditionnelle chinoise. Cette pratique consiste à un introduire plus ou moins profondément des aiguilles dans la peau sur des points précis situés le long de douze voies de circulation de l'énergie, appelées " méridiens''.
L’efficacité de l’acupuncture a été prouvée dans une étude de 2013. L’acupuncture diminue la sévérité des bouffées de chaleur de 70 à 95% !
Ce sont des façons de prendre en charge la souffrance psychique qui reposent sur une méthode expérimentale appliquée au cas particulier d'une personne. Elles sont utilisées notamment pour le traitement des insomnies, des phobies, des troubles alimentaires. On aide les personnes à rationaliser leurs peurs, à modifier leur comportement face à une situation… Ces thérapies ne réduisent pas directement la fréquence des bouffées de chaleur, mais aident à les accepter. Ce bénéfice a été démontré dans une étude de 2014 !
Certaines huiles essentielles comme les cyprès par exemple ont prouvé leur efficacité sur d’importants panels de femmes, d’autres pas, il faut donc bien choisir (vous pouvez retrouver l’un de nos articles, dédié au sujet dans l’application Omena !)
La sauge par exemple, qui peut être bue en tisane ou utilisée en huile essentielle (attention les huiles essentielles sont très concentrées et volatiles, quelques gouttes suffisent amplement), a démontré son efficacité dans la gestion des bouffées de chaleur mais elle a des propriétés phytoestrogéniques. Ceci signifie qu’elle contient des molécules actives qui ressemblent aux oestrogènes et que donc elle présente les mêmes contre-indications que les traitements à base d’oestrogènes : par exemple si vous avez eu un cancer du sein la sauge est contre-indiquée.
Un conseil : avant de vous tourner vers la phytothérapie (qui peut aussi prendre la forme de gouttes de bourgeons à boire par exemple), demandez conseil à votre pharmacien pour vous assurer de la qualité des produits car c’est très variable.
Les solutions en vente libre et suppléments peuvent être des solutions efficaces contre les bouffées de chaleur.
Il est recommandé de se supplémenter en Zinc. Le Zinc est un oligo-élément majeur qui participe à de nombreuses réactions biochimiques de notre organisme. Les femmes ménopausées sont souvent carencées en zinc et ce dernier, au-delà des bouffées de chaleur, participe à notre bien-être général. Grâce au Zinc, vous vous sentirez mieux au quotidien ce qui fera diminuer l’anxiété associée aux bouffées de chaleur.
Le soja est une légumineuse. Ses graines contiennent des isoflavones qui sont des phyto oestrogènes qui possède une structure chimique similaire avec les oestrogènes.
Les résultats d’une étude récente réalisée en 2021, ont prouvé l’efficacité des isoflavones de soja dans la réduction de la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur. Cependant la recherche n’a pas tiré de conclusions cohérentes concernant les bénéfices des isoflavones sur le système cognitif ou urogénital.
La prise de compléments alimentaires peut être dangereuse pour la santé. C’est pourquoi, il est nécessaire de demander l’avis d’un professionnel de santé avant toute supplémentation.
Véronique Cayol
Gynécologue
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