Sommaire
> Qu'est-ce que l’andropause ?
> Quels sont les symptômes de l'andropause ?
> Quelles sont les solutions ?
Au cours de notre vie nous sommes soumis à de nombreux changements hormonaux majeurs. Le premier survient environ à l’âge de 10 ans chez la fille et 12 ans chez le garçon lors de la puberté, c’est-à-dire au passage de l’enfance à l’âge adulte lorsque le corps se développe dans le but de procréer. Le second, la ménopause (pour la femme) est un phénomène naturel qui correspond à une chute brutale des hormones sexuelles dû à l’arrêt du fonctionnement des ovaires, et qui provoque l’arrêt de la fertilité. Beaucoup d’hommes pensent qu’ils ne sont pas touchés par ce phénomène. Pourtant la testostérone, l’hormone de la “masculinité” (à noter que les ovaires produisent également de la testostérone) diminue progressivement à partir de 40 ans. C’est l’andropause.
Dans cet article, on vous aide à mieux comprendre l’andropause.
Bien que tous deux se traduisent par un dérèglement hormonal, l'andropause reste tout de même bien différente de la ménopause. En effet, à la ménopause, la production d’oestrogènes s’arrête complètement. À l’andropause, la production de testostérone diminue sans pour autant s’arrêter.
Contrairement à la ménopause, l’andropause n'entraîne pas forcément d’infertilité et ne touche pas tous les hommes. L’homme reste fertile tout au long de sa vie même si sa production de spermatozoïdes diminue. On estime que ∼ 20 % des hommes de plus de 60 ans ont des taux de testostérone totale inférieurs à la plage normale. Ce taux s'élève à ∼ 50 % chez les plus de 80 ans. Les niveaux de testostérone diminuent de 1% par an.
La testostérone est une hormone faisant partie des androgènes, une hormone stéroïdienne qui stimule les caractères physiques masculins. Elle est produite par les cellules de Leydig au niveau des testicules, qui sont elles-mêmes stimulées par la LH (hormone lutéinisante) produite par l’hypophyse. Dans la circulation sanguine, la testostérone se lie pour l’essentiel à des protéines de transport : la SHBG (sex hormone binding globulin) et la CBG (corticosteroid binding globulin). Seulement 1 à 2 % du taux de testostérone est en circulation libre. Cette fraction, appelée testostérone biodisponible, est la forme biologiquement active de la testostérone.
Avec l’âge, le nombre de cellules de Leydig diminue progressivement, ce qui entraîne une diminution de la sécrétion de testostérone. Parallèlement, les modifications hormonales liées à l’âge entraînent des déséquilibres au niveau hypothalamo-hypophysaire (le centre de commande cérébral de la plupart des hormones du corps humain) qui s’associent à une baisse de la production d’androgènes et de testostérone. Le déficit testiculaire tout comme les déséquilibres hormonaux liés à l’âge ne sont pas systématiques et peuvent être d’intensité très variable chez chaque homme, sans que l’on puisse expliquer pourquoi à ce jour.
Le vieillissement chez l’homme est associé à un certain nombre de changements dans l'organisme. Beaucoup d'entre eux sont régulés par les androgènes (la testostérone fait partie des hormones dites “androgènes”). Chez la femme le déficit en production d’hormones sexuelles est radical et à un moment défini. L'andropause se fait quant à elle de façon progressive parallèlement au vieillissement. La causalité entre le déficit en androgènes et les symptômes est donc plus difficile à identifier étant donné leur manque de spécificité.
La baisse de testostérone est associée à de nombreux symptômes tels que la fatigue ou la baisse de la libido, parfois associée à des troubles érectiles. Elle peut également provoquer des changements au niveau de la composition du corps, en diminuant la masse musculaire et la masse maigre, et en augmentant la masse grasse. Elle peut également s’accompagner d’une augmentation du risque d’ostéoporose.
Bien que la testostérone soit l’hormone sexuelle prépondérante chez l’homme, il existe aussi une petite proportion d’oestrogènes. Le déficit en testostérone peut modifier la balance testostérone/oestrogène en faveur de cette dernière. Cela entraîne une gynécomastie, c'est-à-dire un développement de la glande mammaire chez l’homme.
Une diminution progressive de la production d'androgènes peut également s’accompagner d’un déclin de la mémoire et des fonctions cognitives. Les hommes plus âgés sont particulièrement les plus touchés.
Des études ont montré que la baisse d'androgènes aurait des effets sur l’humeur (stress, anxiété) et l'énergie. Certains hommes ressentent de la fatigue qui peut entraîner des troubles du sommeil (insomnie, apnée du sommeil). Ces atteintes neurologiques ne sont cependant pas spécifiques du déficit en androgènes. Elles pourraient être liées au vieillissement métabolique global du corps.
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Pour pallier ce problème, certains hommes choisissent d’avoir recours à des apports complémentaires en testostérone (injections, gélules...).
Plusieurs études ont suggéré que le traitement à la testostérone améliorait modérément le nombre d'érections nocturnes, les pensées et les motivations sexuelles, le nombre de rapports sexuels “satisfaisants”, les scores de fonction érectile et la satisfaction sexuelle globale. Par ailleurs, des essais auraient également prouvé l'efficacité de ce traitement sur la réduction de la masse grasse et l’amélioration de la masse musculaire.
Cependant, ce traitement à la testostérone est contre-indiqué chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate.
Outre les solutions médicamenteuses, adopter une alimentation saine peut aider à limiter les symptômes liés à l’andropause.
Cela signifie avoir une alimentation riche en fibres et en oméga 3 (sardine, hareng, saumon…). Cela signifie également réduire le sel et les aliments trop sucrés.
Il est également conseillé de réduire sa consommation d’alcool, qui diminue de manière significative le taux de testostérone.
Faire une activité sportive régulière au moins 30 minutes par jour est vivement conseillé.
Amytis Heim
Interne en gynécologie
[1] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24717169/
[2]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11250787/
[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4046605/#ref1
[4] https://academic.oup.com/biomedgerontology/article/57/2/M76/547924?login=true
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6320193/
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