Sauge, ménopause et cancer

Quels sont les bienfaits de la sauge ?

Tout d’abord, le thé à la sauge est traditionnellement utilisé pour traiter les problèmes digestifs, la toux, les inflammations de la gorge et la transpiration excessive, entre autres. Les huiles essentielles de sauge, quant à elles, ont été utilisées dans le traitement des maladies nerveuses et ont également des propriétés antiseptiques.

Sauge et ménopause

Selon le Centre National de Santé Complémentaire et Intégrative, on utilise la sauge depuis des générations pour traiter les symptômes de la ménopause.

En effet, une étude a révélé qu'une préparation de sauge fraîche pouvait réduire la gravité et le nombre de bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées. La recherche a été menée auprès de 71 femmes ménopausées qui ont consommé des capsules de sauge fraîche une fois par jour pendant huit semaines. Le nombre moyen de bouffées de chaleur légères, modérées, sévères et très sévères a diminué de 46%, 62%, 79% et 100%, respectivement. 

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Également, une autre étude a constaté que la prise quotidienne de sauge avec de la luzerne pouvait réduire les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.

Le mécanisme d'action n'est cependant pas clair. Certaines études ont suggéré que les flavonoïdes œstrogéniques présents dans la sauge pouvaient être responsables de cet effet. D'autres ont suggéré que c'est la variation des neurotransmetteurs aidant à réduire les bouffées de chaleur qui en serait la cause.

En revanche, la sauge possède des propriétés phyto-œstrogèniques (c'est-à-dire qu'elle contient des molécules qui ressemblent aux oestrogènes) et reste donc fortement déconseillée en cas de cancer hormono-dépendant (comme le cancer du sein). En effet, cette dernière pourrait diminuer l’efficacité des traitements ou booster la tumeur.

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Sauge et cancer 

Des chercheurs ont étudié l’activité anticancéreuse de la sauge et ont fait ces constatations : 

• Le carnosol et l'acide carnosique, tous deux présents dans la sauge, pourraient stopper le développement des cellules cancéreuses du côlon humain.
• Le carnosol pourrait inhiber la carcinogenèse des cellules cancéreuses de la prostate humaine.
• La lutéoline pourrait provoquer l'apoptose (mort cellulaire programmée) dans les cellules cancéreuses du sein et inhiber leur prolifération.
• L'acide gallique pourrait améliorer l'efficacité de la chimiothérapie dans les cellules cancéreuses du col du l’utérus.
• L'acide rosmarinique pourrait inhiber la prolifération et induire l'apoptose des cellules cancéreuses du sein.

Cependant, si vous avez eu un cancer hormono-dépendant, le risque que la sauge vienne plutôt booster la tumeur à cause de son activité phyto-oestrogénique est trop important pour prendre le risque d'en consommer. Privilégiez plutôt la nutrition, l'activité physique, la relaxation pour jouer sur vos symptômes. Retrouvez tous nos programmes de réduction des symptômes sur l'application Omena.

D’autres recherches réalisées sur l’huile essentielle de sauge officinale ont démontré que celle-ci pourrait réduire de façon significative la viabilité des cellules cancéreuses, à des doses de 0,01 et 0,02 mg/mL.

Les résultats montrent que l’huile essentielle peut empêcher la prolifération des cellules cancéreuses du cancer du sein, de la prostate et du col de l’utérus. Cependant, les actions de l’huile essentielle de sauge sont, à ce jour, peu documentées. Des recherches complémentaires sont donc nécessaires pour confirmer son activité anticancéreuse.

Sauge et mémoire

Des études ont montré que l'extrait de sauge pouvait bloquer l'action de l'acétylcholinestérase, une enzyme qui détruit le neurotransmetteur acétylcholine. L'acétylcholine est un neurotransmetteur essentiel, qui joue un rôle important dans les fonctions cognitives telles que la mémoire.

D’autre part, en raison de la quantité élevée de composés antioxydants dans la sauge, il a été supposé que celle-ci pourrait offrir une protection contre le déclin cognitif associé aux dommages causés par le stress oxydatif. En effet, dans une étude, les volontaires ayant pris de la sauge ont montré une amélioration significative des performances de la mémoire par rapport au placebo.

Sauge et diabète

Des études ont montré que l'huile de sauge peut contribuer à réduire le taux de sucre dans le sang. Seulement, le nombre d'études menées sur l'homme est insuffisant pour que la sauge puisse être recommandée comme traitement du diabète.

Sauge et immunité

Dans une étude, les patients qui utilisaient un bain de bouche à la sauge avaient considérablement réduit le nombre de Streptococcus mutans, l'une des bactéries à l'origine de la plaque dentaire. Bien que la sauge ait été traditionnellement utilisée pour traiter les infections de la gorge, des recherches supplémentaires sont nécessaires.

Quels sont les risques ?

La thuyone est un composé présent dans certaines variétés de sauge. Lorsqu'elle est prise en trop grande quantité ou pendant une période prolongée, la thuyone peut affecter le système nerveux. Cela peut provoquer des symptômes tels que des vomissements, des vertiges ou des convulsions. Aussi, certaines contre-indications existent : 

• Certains types de sauge peuvent imiter les effets de l'œstrogène, ce qui peut être potentiellement dangereux chez la femme atteinte d'un cancer hormono-dépendant.
• La sauge peut interférer avec les médicaments contre le diabète.

Il est donc important d'informer votre médecin si vous consommez de la sauge, en particulier si vous prenez des médicaments pour l'hypertension, tout type de cancer ou pour le diabète. D’autre part, la sauge doit être évitée chez ceux qui souffrent d'épilepsie.

Le thé à la sauge

Boire du thé ou une tisane à la sauge pourrait potentiellement augmenter les dommages au foie causés par certains médicaments et devrait être évité par les personnes atteintes d'une maladie du foie. Des interactions médicamenteuses à la sauge peuvent survenir lorsqu'elle est consommée avec certains médicaments (par exemple, l'ocytocine, la nalbuphine, le mésylate de bromocriptine ou l'éthionamide). 

De toute évidence, la prudence est recommandée lors de la combinaison de quantités importantes de sauge ou d’infusions à la sauge avec des médicaments sur ordonnance.

L’huile essentielle de sauge

La sauge contient une huile volatile appelée thuyone. La thuyone est particulièrement concentrée dans les huiles essentielles. Pour cette raison, l'utilisation d’huile essentielle à la sauge ne doit jamais être prise par voie orale. Les extraits aqueux de feuilles de sauge contiennent des quantités beaucoup plus faibles de thuyone et il est très difficile de consommer des quantités toxiques de thuyone par le biais des aliments.

Néanmoins, la consommation de thé de feuilles de sauge en quantités excessives peut provoquer une tachycardie (rythme cardiaque anormalement rapide), des vertiges et des convulsions. Vous ne devriez pas boire plus de 3 à 6 tasses de thé à la sauge par jour.

Que penser des compléments alimentaires à base de sauge ?

De nombreuses plantes utilisées pour la fabrication de compléments alimentaires contiennent des composés naturels appelés phyto-œstrogènes. Les phyto-œstrogènes peuvent avoir des effets sur le corps similaires à ceux de l'œstrogène, l'hormone féminine qui diminue pendant la ménopause.

Aujourd'hui, il a été démontré que les compléments alimentaires à base de sauge peuvent se montrer efficaces pour soulager les symptômes de la ménopause. Cependant, en raison des recherches limitées, le dosage à prendre n'est pas clair. Avant de se supplémenter, il est nécessaire d’en discuter avec un médecin en raison des interactions possibles. Enfin, les compléments à base de sauge ne doivent pas être utilisés pendant la grossesse et l'allaitement, en raison de ses effets œstrogéniques potentiels.

Sources

[1]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24860730/

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21630133/

[3] De Leo V, Lanzetta D, Cazzavacca R, Morgante G. Trattamento dei disturbi neurovegetativi della donna in menopausa con un preparato fitoterapico [Treatment of neurovegetative menopausal symptoms with a phytotherapeutic agent]. Minerva Ginecol. 1998 May;50(5):207-11. Italian. PMID: 9677811.

[4] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23670626/

[5]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31196061/