Sommaire
> Qu'est-ce que la densitométrie osseuse ? A quoi ça sert ?
> Quel est le lien entre ménopause et faible densité osseuse ?
> L'ostéoporose à la ménopause
> Ménopause et maintien de la densité osseuse : comment s'y prendre ?
L’entrée en ménopause est une période charnière dans la vie d’une femme en matière de santé et de bien-être. La ménopause, qui s’installe en moyenne à 51 ans et est diagnostiquée après 12 mois sans règles, peut provoquer des symptômes chez 80% des femmes, comme les bouffées de chaleur, la prise de poids, les douleurs articulaires, les troubles du sommeil ou de l’humeur…
La ménopause peut également avoir deux conséquences importantes sur la santé : elle augmente le risque cardiovasculaire chez la femme (car les oestrogènes avaient jusqu’alors un effet protecteur) et elle augmente le risque d’ostéoporose. L’ostéoporose est une maladie osseuse qui touche l’ensemble du squelette et qui associe une perte de masse osseuse et une modification de la micro-architecture du squelette. En résulte une fragilisation des os et un risque de fractures bien plus élevé. L’ostéoporose est diagnostiquée en faisant un examen qui s’appelle l’ostéodensitométrie, ou densitométrie osseuse.
Le médecin va prescrire l’examen de la densitométrie osseuse à sa patiente s’il veut vérifier si elle souffre d’ostéoporose, ou d’ostéopénie (une faiblesse osseuse mais qui n’est pas suffisamment anormale pour parler d’ostéoporose). Il est important de diagnostiquer cette maladie par un examen car elle est souvent asymptomatique et pourtant les conséquences peuvent être graves (fractures osseuses ayant parfois besoin d’être opérées ou mettant beaucoup de temps à guérir).
Le médecin voudra probablement vérifier si vous avez une bonne santé osseuse en faisant l’examen de la densitométrie osseuse si vous présentez des facteurs de risque.
Les facteurs de risque d’ostéoporose sont les suivants :
Si vous souffrez d’un de ces facteurs de risque, n’hésitez pas à demander à votre médecin de vous prescrire une ostéodensitométrie pour vérifier que vos os sont en bonne santé.
Si vous ne connaissez pas votre IMC, voilà comment le calculer : divisez votre poids en kilos par votre taille en mètre au carré. Par exemple : 60 kilos / (1,60 m)^2 = 23,4.
Le médecin peut décider de faire une ostéodensitométrie même si vous n’avez pas de facteurs de risque car l’ostéoporose est une maladie qui se développe de manière assez imprévisible. Seulement 50% des femmes qui souffrent d’ostéoporose présentent des facteurs de risque.
L’examen mesure la densité minérale osseuse (DMO), c’est-à-dire la quantité de calcium dans les os. On mesure la densité en grammes par cm^2 d’os.
La densité minérale osseuse d’un humain augmente en général jusqu’à ses 25 ans puis diminue à partir de 40 ans.
L’examen utilise une méthode nommée l’absorptiométrie biphotonique à rayons X. Rassurez vous la quantité de rayons X utilisés est très faible et absolument pas dangereuse pour la santé.
Les photons traversent l’os et et l’os en absorbe une partie. Plus l’os est dense, plus il va absorber de photons. Un détecteur de photons est placé de l’autre côté de l’os et mesure la quantité de photons qui parviennent à traverser l’os.
Concrètement, vous êtes allongée sur une table, les mesures seront prises à deux endroits : le rachis (la colonne vertébrale) et le col du fémur, et ça ne dure que 15 minutes !
A partir de vos résultats, le médecin va calculer un score appelé le T-score qu’il vous communiquera. Si vous avez un T-Score compris entre -1 et -2,5, vous avez une ostéopénie (une légère faiblesse osseuse mais pas assez grave pour parler d’ostéoporose). Si vous avez un T-score inférieur à -2,5, vous souffrez d’ostéoporose.
L’ostéopénie concerne 50% des femmes dans les 10 à 15 ans qui suivent la ménopause. A 65 ans, on estime que 39% des femmes souffrent d’ostéoporose.
Si vous souffrez d’ostéopénie, une surveillance sera mise en place par le médecin pour vérifier qu’elle n’évolue pas vers une ostéoporose et des mesures préventives (nutrition, activité physique adaptée) seront mises en place. Si vous souffrez d’ostéoporose, votre médecin calculera votre risque de fracture et décidera ou non de prescrire un traitement en fonction. Le risque de fracture prend en compte votre T-score mais aussi par exemple si vous avez un parent du premier degré qui a eu une fracture osseuse des extrémités (poignet) ou de l’extrémité supérieure du col du fémur sans traumatisme.
Remarque : chez l’enfant ou le jeune adulte, on utilise le Z-score, qui mesure l’écart type par rapport à une population du même âge étant donné que leur valeur absolue sera toujours supérieure à celle d’une personne âgée.
L’examen coûte 40 euros et est remboursé si vous présentez des facteurs de risque. Certains médecins veulent quand même le faire même si la patiente n’a pas de facteurs de risques car seulement 50% des patientes ostéoporotiques ont des facteurs de risque et c’est une maladie qui a longtemps été sous-diagnostiquée.
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Les os sont composés de 3 types de cellules osseuses (les ostéoblastes, ostéocytes et ostéoclastes) qui sont abritées dans une matrice osseuse, elle-même composée de calcium, de collagène et de phosphate. Les os sont vivants, certaines cellules sont responsables de résorber les anciens os et d’autres de former de la nouvelle matrice osseuse.
Les cellules osseuses chez la femme ont des récepteurs aux oestrogènes, ce qui signifie que leur comportement est influencé par la présence ou non d’oestrogènes. Les oestrogènes freinent la dégradation de la matrice osseuse et favorisent la création de matière osseuse neuve. Ils sont donc protecteurs pour l’os et limitent la perte de densité osseuse et donc le risque de fractures.
Chez les femmes ménopausées, le taux d’oestrogènes dans le corps de la femme devient nul. Les oestrogènes ne peuvent donc plus opérer leur effet protecteur sur l’os. Cet effondrement du taux d’oestrogènes provoque une importante accélération de la perte de densité osseuse pendant une période de 5 à 10 ans et donc induire une ostéoporose post-ménopausique. Les os des hommes aussi ont des récepteurs aux oestrogènes, fabriqués chez eux à partir de testostérone, mais les hommes n’ont pas de ménopause. Ils ont bien une andropause mais leurs taux hormonaux ne diminuent pas autant et pas aussi subitement que chez la femme. C’est une des explications qui fait que la prévalence de l’ostéoporose est plus élevée chez la femme.
L’ostéoporose est une maladie de l’os qui les rend très fragiles et peut provoquer des fractures graves comme la fracture du col du fémur qui nécessite une opération, peu souhaitable chez les personnes âgées.
L’ostéoporose est asymptomatique. Elle ne provoque pas de douleurs. Les deux symptômes de l’ostéoporose sont les fractures osseuses et la diminution de la taille. Ces deux symptômes arrivent souvent trop tard lorsque l’ostéoporose est déjà bien installée.
Les fractures ostéoporotiques les plus fréquentes sont les fractures des vertèbres, des poignets et du col du fémur.
C’est l’examen de la densitométrie osseuse qui permet de diagnostiquer l’ostéoporose.
Si vous avez une faible densité osseuse, un des moyens de prévenir et ralentir l’ostéoporose est de consommer suffisamment de calcium et de vitamine D.
Les aliments riches en calcium sont : les produits laitiers mais aussi les légumes verts à feuille ou encore les sardines entières (avec les petits os, pas les filets).
Pour ce qui est de la vitamine D, votre médecin pourra vous prescrire une cure.
Les activités physiques à privilégier sont celles avec mise en charge, c’est-à-dire que le corps est porté par lui-même. La marche, la course à pieds, la musculation pratiquée debout ou en planche sont des très bonnes pratiques par opposition au vélo ou à la natation car le corps est porté et les os subissent très peu d’impacts. Ce sont les micro-impacts provoqués sur les os à chaque pas ou mouvement qui viennent les renforcer.
Chez les femmes récemment ménopausées (depuis moins de 10 ans), sans antécédents de cancer du sein ou d’accident cardiovasculaire, qui souffrent de symptômes de ménopause, un traitement hormonal de ménopause (ou traitement hormonal substitutif) peut être prescrit. Ce traitement est très efficace pour soulager les symptômes de ménopause. Comme il contient de l’oestradiol (forme active de l’oestrogène similaire à ce qui est produit par notre corps), il exerce le même effet protecteur sur les os que nos oestrogènes endogènes avant la ménopause. En revanche, une fois que le traitement est stoppé, le même effet risque de se produire, c’est donc une solution transitoire.
Le traitement hormonal substitutif doit toujours être envisagé chez les femmes ménopausées avant 45 ans car elles ont un risque d’ostéoporose plus important.
De nombreux médicaments existent pour ralentir l’ostéoporose. Les molécules de la famille des biphosphonates sont les plus souvent prescrites : elles ralentissent l’activité des ostéoclastes (ce sont les cellules osseuses qui dégradent l’os). Une période de 3 à 5 ans minimum est nécessaire avant d’envisager l’arrêt du traitement ostéoporotique.
Sources
[1] https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/osteoporose/comprendre-osteoporose
[2] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/osteoporose_synthese.pdf
[3] https://www.inserm.fr/dossier/osteoporose
Amytis Heim
Interne en gynécologie
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