Sommaire
> Ménopause, symptômes génito-urinaires et fuites urinaires
> Comment se manifestent les fuites urinaires à la ménopause ?
> Comment faire face aux fuites urinaires ?
> Les traitements contre l’incontinence urinaire
> Questions fréquentes sur les fuites urinaires
La ménopause est une période charnière en matière de santé féminine. Elle s’installe en moyenne à l’âge de 51 ans et peut, dans 80% des cas, s’accompagner de symptômes gênants dans la vie quotidienne d’une femme. Les symptômes sont divers et parfois de taille (ils sont très handicapants chez 25% des femmes ménopausées) : troubles de l’humeur, prise de poids, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, problèmes de peau ou de cheveux, douleurs articulaires, troubles génito-urinaires…
On peut classer les symptômes en différentes catégories : les symptômes physiques, psychologiques et génito-urinaires. Les fuites urinaires font partie de cette dernière catégorie. Dans cet article retrouvez tous nos conseils : nous décryptons avec vous les origines de ce trouble et les différentes solutions possibles (produits, protections, traitements à base d’hormones et autres médicaments, rééducation du périnée…) car oui elles sont nombreuses !
Au moment de la ménopause, le taux d’oestrogènes (ainsi que le taux de progestérone) chute et devient inexistant. Le manque d’oestrogène est responsable des différents symptômes génito-urinaires de la ménopause (rassemblés sous le nom de syndrome génito-urinaire de la ménopause) : sécheresse vaginale, infections urinaires, fuites urinaires et autres problèmes de vessie.
Les oestrogènes participent au maintien de la continence chez la femme de plusieurs manières et la diminution de leur production est une des causes possibles des fuites d’urine.
D'une part, ils participent à la trophicité (= au développement) des cellules de l’épithélium vaginal, de l’urètre ainsi que de la vessie.
D'autre part, ils participent également à l’augmentation de la vascularisation autour de l’urètre, ce qui permet d’augmenter la pression de fermeture de ce dernier.
Les oestrogènes augmentent la concentration et la sensibilité de certains récepteurs impliqués dans la contraction et le relâchement du muscle lisse génito-urinaire !
Ces trois sous-phénomènes participent à un phénomène global qui est l’augmentation du tonus musculaire du périnée et de la rétention de l’urine ! La diminution du taux d’oestrogène qui se produit à la ménopause aurait donc assez logiquement l’effet inverse… Ainsi, lorsque la ménopause s’installe, les muscles et les tissus entourant la vessie et le périnée se relâchent et peuvent avoir besoin d’un peu de soutien.
D’autre part, il existerait un lien entre l’arrêt des règles et la diminution de la synthèse du collagène. Or, le collagène est impliqué dans la solidité des tissus et en particulier ceux qui soutiennent l’urètre !
Une étude de la WHI (Women’s Health Initiative) aux Etats-Unis a cependant conclu, contre la logique précédemment exposée, que le traitement hormonal de la ménopause augmentait le risque d’incontinence urinaire ! Il se peut donc que l’incontinence urinaire ait d’autres causes que la ménopause et la chute du niveau d’oestrogènes qui lui est associée !
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L’incontinence urinaire à la ménopause se manifeste par une impériosité urinaire, soit des pertes involontaires d’urine.
On en distingue 3 types :
C’est l’incontinence d’effort qui est majoritaire avant 50 ans en périménopause, puis l'incontinence mixte au-delà à la ménopause avec une prévalence estimée selon les études entre 8% et 30% des femmes.
Il est difficile de distinguer, de la ménopause ou du “vieillissement”, ou d’autres facteurs comme le poids, les antécédents de chirurgie pelvienne, ou l’existence d’un diabète... celui ou ceux qui sont responsable de ce handicap physique plutôt désagréable mais il existe tout de même diverses solutions possibles.
Même si une incertitude plane toujours sur l’origine des fuites urinaires et leur lien avec la ménopause, des solutions ont prouvé leur efficacité ! En voici quelques unes que vous pouvez d’ores et déjà appliquer sans hésiter.
Changer ses habitudes : boire 1,5 à 2 L d’eau par jour (et pas 3, sinon les détours aux toilettes seront forcément plus fréquents et pas toujours possibles !), limiter sa consommation de thé ou de café qui sont des excitants de la vessie, arrêter de fumer…
Si vous souffrez de fuites urinaires, évitez les efforts physiques soudains (sprint ou séances d’abdominaux de type “crunch”), ou de porter soudainement des charges lourdes (comme un pack d’eau pour monter soudainement vos escaliers), car cela pourrait en provoquer.
Il existe des types d’activité physique adaptées pour renforcer votre périnée sans risquer de provoquer une incontinence urinaire. Le pilates est un très bon exemple, il renforce le périnée et les muscles du plancher pelvien en douceur et en profondeur, et vous pouvez le pratiquer tranquillement chez vous, il suffit de se munir d’un tapis. La marche rapide est également un très bon exercice. Sans s’en rendre compte, lorsque l’on se dépèche de marcher, on contracte son périnée !
Une rééducation périnéale peut être nécessaire. La rééducation du périnée consiste à faire des exercices de musculation uniquement centrés sur le périnée, avec une sonde, ou sans matériel. Vous pouvez essayer de le faire seule chez vous mais le périnée est un muscle assez difficile à visualiser pour réussir à le contracter correctement. Si vous n’y arrivez pas, vous pouvez prendre rendez-vous chez un kinésithérapeute ou une sage-femme qui sauront parfaitement vous aider. Les exercices consistent en général à contracter puis relâcher son périnée en suivant un tempo précis.
Privilégiez une alimentation saine avec beaucoup de fruits et légumes pour prévenir les troubles de la vessie et les infections urinaires, qui ne feront qu’aggraver la situation. Vous pouvez, en prévention, si vous êtes sujette aux infections des voies urinaires, consommer du jus ou des comprimés de canneberge. Evitez toutes les boissons qui sont excitantes pour la vessie (on a parlé du thé et du café, mais il y a aussi l’alcool !)
Enfin, notre dernier conseil serait de ne pas hésiter à vous munir de protections. Il en existe de toutes sortes (semblables à des serviettes hygiéniques ou bien à des culottes menstruelles). Il faut surtout que vous vous sentiez libre et confortale au quotidien, et puis n’oubliez pas que ça ne doit surtout pas être un tabou et qu’il n’y a pas de honte à avoir !
Un premier conseil serait de consulter (l’incontinence ne doit plus être un tabou) afin de bénéficier d’un diagnostic précis; outre l’examen clinique, le médecin pourra rechercher une infection notamment une cystite, demander une échographie, un Bilan Urodynamique, une cystoscopie… afin de préciser au mieux le type et le mécanisme de l’incontinence et de ne pas passer à côté d’autres diagnostics. Médecins traitants, gynécologues, urologues, centres de neuro-urologie et d’explorations périnéales sont ici essentiels et complémentaires.
Le traitement sera à la carte selon le mécanisme de l’incontinence identifié. Médicaments, rééducation du périnée par biofeedback avec un kiné ou une sage-femme au moyen d’une sonde placée dans le vagin et visualisation des contractions ou réalisée chez soi grâce à des entreprises comme Fizimed qui proposent des solutions connectées à domicile.
Le médecin qui vous prendra en charge peut vous proposer différentes interventions pour supprimer définitivement vos fuites urinaires. Il peut envisager la pose de pessaires (petit dispositif à insérer qui empêche l'incontinence mécaniquement), la chirurgie…
Le traitement hormonal de ménopause peut aider à lutter contre l’incontinence urinaire car il facilite indirectement la rééducation, mais il ne peut pas à lui seul régler le problème s’il est utilisé en voie transdermique (gel, patchs). Par contre le traitement hormonal local (application d’oestrogènes sur la sphère génitale) peut être efficace pour soulager ce symptôme.
Les oestrogènes ont actuellement comme unique indication l’urgenturie et seulement en application locale (vaginale, sous forme d’ovule ou de crème). Ils peuvent être efficaces dans cette indication en améliorant sécheresse vaginale et cystites récidivantes.
Avant toute chose il faut identifier le type de fuites urinaires pour savoir quel sera le bon traitement, et donc contacter un spécialiste. Il faudra peut-être un traitement ou une intervention. Mais vous pouvez aussi en parallèle mettre en place des exercices de renforcement du périnée de votre côté.
Vous pouvez en parler à votre gynécologue ou à votre généraliste qui vous redirigera vers le bon spécialiste. Plusieurs examens sont possibles : échographie, bilan urodynamique…
Ce sont les exercices de rééducation périnéale, qui consistent à contracter puis relâcher son périnée en visualisant correctement ce muscle, selon un tempo plus ou moins rapide. Vous pouvez varier les fréquences et les durées des exercices mais l’idéal est de le faire tous les jours, même par exemple quand vous êtes assise à votre bureau ! Pourquoi pas, personne ne le verra !
La rééducation du périnée prend du temps avant d’être efficace, c’est une stratégie sur le moyen terme (plusieurs semaines). Si vous souhaitez une solution rapide il vous faut prendre rendez-vous chez un spécialiste urologue qui vous prescrira le bon traitement ou la bonne intervention.
Les meilleures sports sont les exercices de rééducation du périnée ciblés, le pilates et la marche rapide.
Emmanuel LeBrun
Médecin généraliste
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