Sommaire
>Changements hormonaux et symptômes physiques au moment de la ménopause
>Arthrose et arthrite : quelles différences ?
>Comment soulager l’arthrose et les douleurs articulaires ?
En moyenne à 47 ans, les femmes entrent en périménopause. C’est la phase de transition qui arrive juste avant la ménopause. La progestérone et les oestrogènes (les deux hormones sexuelles féminines) sont produits de manière plus anarchique qu’avant par l’organisme. Le corps alterne alors entre deux phases : des phases d’hyper-oestrogénie relative (le corps produit trop d’oestrogènes par rapport à la quantité de progestérone) et des phases d’hypo-oestrogénie (le corps ne produit pas assez d’oestrogènes). Durant cette phase, les symptômes ressemblent aux symptômes de la ménopause : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale rendant les rapports sexuels douloureux, troubles du sommeil, douleurs articulaires… Durant les phases d’hyper-oestrogénie les symptômes sont plutôt : douleurs mammaires, ballonnements, migraines, anxiété… Il est donc possible d’avoir des douleurs articulaires et de l’arthrose dès la périménopause !
Ensuite, à 51 ans, la ménopause s’installe. Une fois ménopausées, environ 50% des femmes souffrent d’arthralgie (nom scientifique pour parler des douleurs articulaires), qu’elles soient dues à une arthrose ou pas. C’est donc un symptôme très fréquent. Mais qu’est-ce que l’arthrose exactement ? Est-ce un symptôme courant de la ménopause ? Comment la soulager et la traiter ? Les réponses dans cet article !
Ménopause et chute du taux d’oestrogènes
Une fois la ménopause installée, après 12 mois sans règles, les taux d’oestrogènes et de progestérone tombent à zéro. Nombreuses sont les cellules de l’organisme de la femme qui ont des récepteurs aux oestrogènes : la peau, les os, les articulations, mais aussi les neurones, les muqueuses vaginales… Ceci explique la grande variété des symptômes que peuvent ressentir les femmes ménopausées, allant de la sécheresse vaginale aux troubles de l’humeur en passant par les bouffées de chaleur. Comme nos organes génito-urinaires ont des récepteurs aux oestrogènes, la sécheresse vaginale ou les fuites urinaires peuvent faire leur apparition. Comme nos neurones sont sous l’influence des oestrogènes avant la ménopause, il est normal de voir apparaître des symptômes psychologiques comme les troubles de l’humeur. Et comme nos tissus articulaires (les cartilages, les os, les ligaments et les membranes synoviales) ont des récepteurs aux oestrogènes, il est normal que nos articulations pâtissent de la ménopause !
Avant les années 2000 on attribuait plutôt les douleurs articulaires et l’arthrose à l’âge plutôt qu’à la ménopause. Puis, au début des années 2000, on s’est aperçu que lorsqu’on donnait aux femmes souffrant de cancer du sein des anti-oestrogènes pour bloquer l’avancée du cancer, elles souffraient dans 50% des cas de douleurs articulaires et d’arthrose. Ainsi, la ménopause nuit aux articulations !
Selon le site de la haute autorité de santé (HAS), la prévalence de l’arthrose périphérique (principalement au niveau des genoux et des hanches) touche moins de 10% des hommes de plus de 60 ans contre 18,5% des femmes de plus de 60 ans. Il est donc assez normal d’imaginer que les hormones sexuelles féminines ont un rôle à jouer !
Les douleurs au moment de la ménopause peuvent aussi toucher les articulations au niveau des doigts et des poignets.
Si on s’intéresse d’un peu plus près au rôle de la disparition des oestrogènes dans la survenue de l’arthrose, voici différents mécanismes d’actions explicatifs potentiels :
Les œstrogènes jouent sur le mécanisme de formation des os, en interagissant avec 3 types de cellules : les ostéoblastes, les ostéocytes et les ostéoclastes.
Ils ont également une action sur les cellules chondrocytes (du cartilage).
Ils sont aussi connus pour être anti-inflammatoires et immunosuppresseurs : ils réduisent un peu certaines réponses immunitaires qui peuvent provoquer inflammation et douleurs.
Enfin, ils agissent sur l'excitabilité des neurones, ce qui fait que la ménopause change le seuil de perception de la douleur en l’abaissant. Ainsi, l’arthrose chez la femme ménopausée est plus souvent symptomatique que l’arthrose masculine.
L’arthrose peut être accentuée voire provoquée par d’autres symptômes de ménopause ou d’autres conséquences de la ménopause. Vous le savez sûrement déjà mais la ménopause peut induire une prise de poids (chez 50% des femmes environ), et modifier le métabolisme. Chez les personnes en surpoids ou obèses, l’arthrose peut être provoquée ou aggravée à cause de deux phénomènes : le premier est que la charge qui pèse sur les articulations est plus importante. Le second est que les adipocytes (les cellules graisseuses de notre corps) produisent et libèrent des molécules pro-inflammatoires.
Enfin, l’inactivité physique est un facteur aggravant de l’arthrose. La ménopause est une phase de transition fatigante pour certaines femmes car elle peut provoquer comme symptômes des insomnies, une fatigue psychologique, des troubles de l’humeur, et donc induire une réduction de l’activité physique qui a un effet néfaste sur les articulations.
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L’arthrite est une inflammation de la membrane entourant l’articulation.
C’est un mot générique qui en réalité englobe différentes maladies qui peuvent en être à l’origine, les plus fréquentes étant la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante ou encore la goutte !
Ces maladies ont des origines diverses : elles peuvent être auto-immunes, infectieuses ou bien liées à un dysfonctionnement du métabolisme.
Ces maladies doivent être diagnostiquées par un spécialiste et traitées avec des médicaments qui leur sont spécifiques.
Les douleurs de l’arthrite surviennent plutôt au repos, les articulations sont alors rouges, chaudes et enflées, et les articulations nécessitent un échauffement le matin pour les dérouiller et soulager la douleur.
L’arthrose est une maladie qui provoque des douleurs articulaires à cause d’un dérèglement mécanique. Le cartilage qui est censé assurer le bon mouvement des articulations ne remplit plus son rôle. Il s’amincit et la production de liquide qui permet de lubrifier les articulations diminue également ce qui fait que les os peuvent frotter entre eux. Le diagnostic se fait par radiographie en observant l’espace entre les os qui est réduit par rapport à chez un patient sain.
Les douleurs de l’arthrose surviennent souvent après un effort physique ou alors après être resté longtemps dans la même position.
L’arthrose et les douleurs articulaires sont potentiellement très handicapantes et les conséquences très gênantes : la plupart des femmes ont le réflexe de réduire leur activité physique ce qui provoque à long terme des conséquences néfastes sur la santé. Il faut donc la prendre en charge et en parler à votre médecin généraliste ou même votre gynécologue, mais rassurez-vous des solutions existent ! Les voici.
Nous l’avons vu précédemment, les oestrogènes jouent un rôle important et multiple dans le maintien d’articulations en bonne santé. Il est donc logique d’envisager qu’un traitement comprenant des oestrogènes (le traitement hormonal de ménopause, aussi appelé traitement hormonal substitutif) soit efficace pour réduire les douleurs articulaires et prévenir l’arthrose ! Le traitement hormonal a démontré son efficacité dans la réduction des douleurs articulaires. Le traitement peut mettre un peu de temps avant d’être efficace mais ses effets durent sur le long terme. Il réduit à la fois la fréquence des moments douloureux et leur intensité.
Si vous souhaitez consulter notre série de vidéos faites par le Dr Brigitte Letombe, gynécologue spécialisée en ménopause, pour tout savoir sur le traitement hormonal, rendez-vous dans l'application Omena.
Si vous avez des douleurs articulaires importantes, vous pouvez également demander à votre médecin généraliste ou votre gynécologue de vous prescrire des antalgiques (des anti-douleurs) ou des anti-inflammatoires sur de courtes périodes.
L’alimentation joue un rôle très important chez les femmes atteintes de douleurs articulaires. Essayez de maintenir un poids santé car la prise de poids favorise le poids sur les articulations et donc les douleurs, en privilégiant un régime de type méditerranéen avec beaucoup de fruits, de légumes et de céréales complètes, ainsi que des sources de protéines variées et digestes. Essayez d’adopter une alimentation anti-inflammatoire (pas trop de viande rouge, de charcuterie…). Enfin, faites une prise de sang pour vérifier que vous n’avez pas de carences : une carence en vitamine D par exemple peut aggraver les douleurs articulaires.
On sait que ce n’est pas naturel ni facile, mais en cas de douleurs articulaires la bonne attitude à adopter pour les réduire est de bouger, peu importe votre “niveau” en activité physique ! Les types d’activité physique à prioriser sont le renforcement musculaire (avec des poids légers ou avec le poids du corps comme en pilates par exemple), les étirements et exercices qui favorisent la mobilité des articulations (yoga, thai chi…), et les exercices d’endurance aérobie (lorsque les muscles sont sollicités pendant une longue période : vélo, marche rapide, natation, course à pied (en s’échauffant bien et en s’étirant à la fin, et sur des distances pas trop longues pour éviter de vous faire encore plus mal évidemment si vous souffrez d’arthrose du genou)...
Les traitements de première intention sont l’activité physique et l’alimentation saine. Si vous avez mis ça en place et que vous souhaitez compléter avec des approches naturelles comme la sophrologie, l’acupuncture ou les compléments alimentaires (à base de collagène par exemple mais faites attention à la composition du complément alimentaire et à avoir une concentration en principe actif suffisante), c’est tout à fait possible !
Sources
[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-08/fiche_aps_arthroses_vf.pdf
[2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3855295/
[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20537472/
Laure Blondel
Expert nutritionniste
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