Le traitement hormonal substitutif

Amytis Heim

Interne en gynécologue

Sommaire

> Quelle est la différence entre traitement hormonal substitutif (THS) et traitement hormonal de ménopause (THM) ?

> En pratique, en quoi consiste il ?


Quelle est la différence entre traitement hormonal substitutif (THS) et traitement hormonal de ménopause (THM) ?


Qu’est ce que le traitement hormonal substitutif ?


Le traitement hormonal substitutif (ou THS) est un traitement qui a pour but de remplacer les hormones qui ne sont plus produites par les ovaires. Il est utilisé dans le cas où il existe une dysfonction pathologique des ovaires qui entraîne une diminution de la production d’oestrogènes avant l’âge physiologique de la ménopause (vers 51 ans). Par exemple, cela peut être le cas lors d’une insuffisance ovarienne prématurée (ou “IOP”).

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En effet, l’IOP est une maladie rare qui touche 1 à 2% des femmes âgées de 40 ans. Cela se définie par l’absence de règles depuis plus de 4 mois avant l’âge de 40 ans avec un taux de FSH (hormone folliculostimulante) supérieur à 25 UI/l. Ceci est la conséquence de l’arrêt du fonctionnement des ovaires, donc de l’arrêt de l’ovulation et de la sécrétion d’hormones sexuelles (notamment de l’oestrogène et de la progestérone).

C’est une pathologie multifactorielle dont la cause peut être génétique, auto-immune, ou externe. À ce jour, la cause n’est pas retrouvée dans environ 60% des cas. Pour plus d’information sur l’IOP, vous pouvez consulter l’article dédié à cette maladie.

Le traitement hormonal substitutif est à bien différencier du traitement hormonal de la ménopause.


Bien que les molécules utilisées dans les deux traitements soient parfois les mêmes, le but du traitement n’est pas le même. Sauf contre-indication, Le THS est indispensable à tout traitement d’une insuffisance ovarienne et doit être pris au moins jusqu’à l’âge moyen de la ménopause naturelle, à savoir 51 ans. 

Quels sont les risques d’un THS sur la santé ?

Il n’y a pas de sur-risque de cancer du sein lors de la prise d’un THS car les œstrogènes administrés substituent à un taux normal les hormones endogènes déficitaires. C’est à dire un taux d’une femme ne présentant pas d’IOP.

Qu’est-ce que le traitement hormonal de ménopause (THM) ?

Lors de la ménopause, qui est un arrêt physiologique (ou naturel) du fonctionnement des ovaires, le traitement hormonal sert principalement à soulager les symptômes de carence oestrogénique (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l'humeur, troubles du sommeil...). Il est pris sur une courte durée et il n’est pas indispensable s’il n’existe pas de symptômes. Lors d’une insuffisance ovarienne, le traitement hormonal substitutif permet de supplémenter les oestrogènes qui devraient être produits par les ovaires. Chez la femme de moins de 50 ans, les oestrogènes sont importants car ils permettent de protéger la masse osseuse et de diminuer le risque cardiovasculaire. Ils ont aussi un rôle dans la trophicité vulvo-vaginale et dans l’ovulation.

Le THM sert donc à améliorer la fonction sexuelle et la qualité de vie en agissant sur les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale. Il peut aussi prévenir du risque d’ostéoporose, d’accident cérébrovasculaire et d’infarctus du myocarde

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Quels sont les risques de la prise d’un THM sur la santé ?


Le THM combine, comme le THS, oestrogènes et progestérone. La progestérone permet de protéger d’un sur-risque de cancer de l’endomètre. Elle n’est pas nécessaire chez les femmes qui ont subi une ablation de l’utérus (hystérectomie). 

S’il est pris dans les 10 années qui suivent la ménopause (on appelle cette période la “fenêtre de tir”) la balance bénéfice risque du traitement hormonal de ménopause (THM) est positive chez les femmes symptomatiques et en bonne santé, c’est-à-dire qu’elles ont intérêt à le prendre.

Le traitement est très efficace sur les symptômes (et donc réduit le risque de dépression par exemple), protège la santé osseuse et cardiovasculaire. Il y a un faible sur-risque de cancer du sein (mais qui n’est pas pire que celui associé au fait d’être sédentaire par exemple). Par contre, si vous avez eu un accident cardiovasculaire ou un cancer du sein, le traitement hormonal est contre-indiqué pour vous pour l’instant. 


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Que contiennent les traitements hormonaux substitutifs ?

Le type de THS va dépendre de plusieurs facteurs, notamment de l’âge, des antécédents médicaux et du désir de contraception. En effet, bien que le risque de grossesse soit très faible lors d’une insuffisance ovarienne prématurée, il peut exister une fluctuation du fonctionnement ovarien. Cela peut rendre possible une grossesse naturelle entre 4 et 6 % des cas.

Il existe donc 2 cas de figure principaux :

THS sans désir de contraception

Dans ce cas là, le THS va chercher à reproduire le cycle naturel des femmes non ménopausées. Cela va consister à utiliser un traitement contenant une association d’oestrogène et de progestérone naturelle. Les molécules utilisées sont alors les mêmes que dans le THM, mais sont souvent donnés à de plus fortes doses car le besoin en oestrogène est plus important avant 40 ans.

L'oestrogène

L’oestrogène est administré sous forme d’oestradiol, qui est le principe actif de l’oestrogène naturel produit par les femmes. Il existe plusieurs méthodes pour le prendre :

  • les comprimés, à prendre tous les jours et parfois associés directement à de la progestérone. 
  • les gels cutanés, à appliquer quotidiennement
  • les patchs, à changer 1 ou 2 fois par semaine

Chaque forme existe avec différents dosages.

Chez les femmes ayant des facteurs de risques particuliers (notamment sur le plan cardio-vasculaire, thrombotique, métabolique, ou du poids), on préfère l’administration par voie cutanée (en gel ou en patch). Contrairement à la voie orale, les oestrogènes absorbés par la peau n'ont aucun effet sur le foie. Ainsi, ils ne modifient pas le métabolisme des facteurs de la coagulation et des lipides créés par le foie.

La progestérone

La progestérone, elle, n’existe qu’en comprimés (associée à l’oestrogène, ou seule). Elle existe sous 2 formes : la progestérone micronisée et la dydrogestérone. La micronisation transforme la progestérone naturelle en minuscules particules, ce qui permet à l'organisme de les absorber plus facilement. La dydogestérone est un type de progestérone qui a une affinité très forte pour les récepteurs de la progestérone. Elle est différente des progestatifs dans les pilules contraceptives, qui sont des molécules de synthèse particulièrement efficaces pour diminuer l'abondance des règles et les douleurs mammaires.

L’oestradiol est pris en continu tous les jours. La progestérone peut être prise soit 12 jours par mois pour permettre l’apparition de règles artificielles, ou en continu. Dans ce cas il n’y aura pas de saignements.



THS avec désir de contraception

Lorsqu’il existe un besoin de contraception, les méthodes contraceptives classiques peuvent être utilisées à condition qu’elles contiennent des oestrogènes, afin de substituer l’hormone déficitaire.

Les contraceptions contenant des oestrogènes sont :

  • la pilule oestroprogestative, prise le plus souvent 21 jours sur 28 (ou en continu avec 1 semaine de comprimés placebo) avec l’apparition de règles artificielles lors de la semaine d’arrêt
  • le patch contraceptif, à coller sur la peau 3 semaines sur 4, avec apparition de règles artificielles lors de la semaine d’arrêt
  • l’anneau vaginal, posé au fond du vagin pendant 3 semaines sur 4

Il existe peu d’études permettant de définir quelle serait la meilleure méthode contraceptive dans le cas d’un traitement hormonal substitutif, cependant la pilule est le plus souvent privilégiée car elle pourrait être plus efficace sur le risque d’ostéoporose. Il est à noter que ces traitements estroprogestatifs ont les mêmes contre-indications que chez les femmes sans insuffisance ovarienne, et qu’ils sont à risque plus élevé de thrombose veineuse que le traitement par oestrogène et progestérone naturelle.

Peu importe le type choisi, le traitement hormonal substitutif est essentiel à la prise en charge de l’insuffisance ovarienne prématurée. Il permet d’améliorer la qualité de vie en agissant sur les symptômes de carence oestrogénique, tels que la sécheresse vaginale ou les bouffées de chaleur, et de prévenir du risque d’ostéoporose et de maladie cardiovasculaire. Le traitement doit être adapté aux préférences de chaque femme, et poursuivi au moins jusqu’à l’âge physiologique de la ménopause.

Quelles sont les alternatives naturelles aux traitements hormonaux ?

Nous l’avons dit, si vous souffrez d’une insuffisance ovarienne précoce, votre médecin devra quasiment toujours vous prescrire un THS pour combler le manque des oestrogènes que votre organisme aurait dû normalement recevoir. 

Si vous avez été ménopausée après 45 ans, le traitement n’est pas obligatoire. 

Dans les deux cas, voici des solutions qui peuvent suffire ou compléter la prise d’un traitement hormonal pour améliorer votre qualité de vie à la période de la ménopause et soulager les troubles liés aux symptômes. 

Le sport et l’activité physique pour soulager les symptômes de la ménopause

De nombreuses études le prouvent : le sport et l’activité physique permettent de réduire efficacement les troubles liés à la ménopause : troubles du sommeil, bouffées de chaleur… Ils permettent également de réduire les risques d’ostéoporose si vous choisissez des sports à impact (marche, course, renforcement musculaire en position debout). 

Si vous souhaitez accéder à des séances d'activités physiques à faire depuis chez vous (pilates, yoga, sports à impact contre l'ostéporose...) n'hésitez pas à télécharger l'application Omena !

Une alimentation saine pour minimiser les symptômes chez la femme

Voici quelques bonnes pratiques alimentaires pour une ménopause sereine : consommez un maximum de fruits et légumes, céréales complètes ou semi-complètes, et surveillez votre consommation de protéines (il en faut beaucoup) : œufs, volailles, poissons, tofu, lentilles, poissons gras… Tout ceci peut être consommé à volonté !


Quelques bonnes pratiques de gestion du stress


C’est prouvé scientifiquement, le stress augmente l’intensité et la fréquence des bouffées de chaleur et le stress est également la première cause d’un mauvais sommeil. N’hésitez surtout pas à vous mettre à la méditation, cohérence cardiaque, sophrologie ou au yoga, ou tout simplement à faire de bonnes balades dans la nature, à vous de voir ce qui vous sied !

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Les traitements dits “naturels” à base de plantes

Le soja et la sauge par exemple sont très utilisés en phytothérapie pour gérer les symptômes de ménopause. Attention cependant si vous avez eu un cancer du sein par le passé, car ces plantes ont une activité oestrogénique (elles contiennent des molécules qui ressemblent aux oestrogènes, donc les contre-indications pour le cancer et les risques pour la santé sont les mêmes). 

Autrement, vous pouvez vous tourner vers des compléments alimentaires contenant des oméga 3, de la vitamine E, des extraits cytoplasmiques de pollen… 

Si vous vous rendez sur le site du Vidal vous pourrez lire tous les traitements référencés pour traiter les symptômes de ménopause. 


L’arrêt du tabac et la diminution de la consommation d’alcool


L’alcool et la cigarette sont des déclencheurs des bouffées de chaleur. La ménopause est un bon moment pour arrêter car c’est un moment charnière en termes de santé où il faut prendre bien soin de soi.

Sources

[1] Hickey M, Szabo RA, Hunter MS. Non-hormonal treatments for menopausal symptoms. BMJ. 2017

[2] Ayers B, Hunter MS. Health-related quality of life of women with menopausal hot flushes and night sweats. Climacteric. 2013

[3] Genazzani A, Panay N, Simoncini T, Depypere H, Mueck A, Egarter C, Biglia N, Fait T, Birkhaeuser M, Skouby SO, Brincat M, Goldstein S, Ruan X, Celis-Gonzales C, Palacios S. Purified and specific cytoplasmic pollen extract: a non-hormonal alternative for the treatment of menopausal symptoms. Gynecol Endocrinol. 2020



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