Sommaire
>Qu'est-ce que la ménopause ? Que sont les démangeaisons vulvaires ?
>Quelles sont les causes des démangeaisons vulvaires pendant la ménopause ?
>Les différents symptômes vulvaires et vaginaux pendant la ménopause
>Les conséquences des symptômes vulvaires sur la qualité de vie
>Les options de traitement pour soulager les démangeaisons vulvaires
La ménopause est une phase de grands changements dans la vie d’une femme. Elle arrive en moyenne à 51 ans, et est définie par un arrêt successif des règles pendant 12 mois après 45 ans. Les ovaires arrêtent de fonctionner et la production d’hormones sexuelles féminines (progestérone et oestrogènes) chute complètement.
Elle est précédée d’une phase de transition appelée périménopause (ou préménopause) qui peut déjà être accompagnée de symptômes, qui commence en moyenne à 47 ans.
Il y a plusieurs familles de symptômes : les symptômes physiques (douleurs articulaires, prise de poids, sécheresse de la peau…), les symptômes psychologiques (troubles de l’humeur…) et les symptômes sexuels (sécheresse vaginale, démangeaisons, baisse de libido…). La ménopause peut également avoir des conséquences sur la santé de la femme ménopausée (augmentation du risque cardiovasculaire et d’ostéoporose).
Les démangeaisons vulvaires sont une sensation désagréable de picotements et de démangeaisons au niveau de la vulve.
Souvent confondue avec le vagin, la vulve est la partie visible à l’extérieur du corps des organes intimes féminins. La vulve elle-même regroupe différentes parties : l’orifice vaginal au centre (l’entrée du vagin), autour les petites lèvres, elles-mêmes encerclées par les grandes lèvres. En haut, vers le pubis se trouve également le clitoris, recouvert par un petit capuchon.
Lorsque l’on parle de démangeaisons vulvaires souvent ce sont les lèvres et l’entrée du vagin qui grattent. Le vagin quant à lui est à l’intérieur, mais les démangeaisons vaginales existent aussi.
Les démangeaisons vaginales existent aussi mais sont en fait localisées à un autre endroit (dans le vagin), par opposition à la vulve qui est située à l’extérieur autour de l'orifice vaginal. D’un point de vue de la localisation des démangeaisons ce n’est pas la même chose, mais la cause de ces démangeaisons la plus probable à la ménopause est la sécheresse vaginale, qui s’étend aussi à la vulve.
La sécheresse vaginale est un symptôme très fréquent au moment de la ménopause, qui peut même apparaître dès la périménopause. Il concerne 30 à 50% des femmes ménopausées. La sécheresse vaginale peut être très gênante car elle peut être douloureuse et être à l’origine de plein d’autres symptômes et problèmes de santé qui altèrent fortement la qualité de vie des femmes. Si vous souffrez d’inconfort que ce soit dans la zone du vagin ou de la vulve parlez-en à votre gynécologue, s’occuper de ces symptômes fait tout à fait partie de leur métier et il n’y a surtout aucune honte à avoir.
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A la ménopause, le taux d’oestrogènes chute complètement et tombe à zéro. Or, chez la femme, quasiment toutes les cellules ont des récepteurs aux oestrogènes (les cellules de la peau, des muqueuses vaginales, le cerveau, etc.). Donc la chute du taux d’oestrogènes a une capacité de nuisance sur quasiment tout notre organisme !
Evidemment, les organes qui ont le plus de récepteurs aux hormones sexuelles sont les organes génitaux. Ainsi il est possible que vos muqueuses vaginales soient très impactées par la disparition des oestrogènes, que ces muqueuses soient à l’intérieur du vagin (sécheresse vaginale) ou bien à l’extérieur du vagin (sécheresse vulvaire).
Comme c’est la chute du taux d’oestrogènes qui provoque la sécheresse vaginale, des oestrogènes de remplacement peuvent être proposés en traitement local de la sécheresse vaginale, et ce traitement est très efficace !
La sécheresse vaginale (ou plutôt devrait-on dire : “vulvo-vaginale”) peut à son tour provoquer d’autres symptômes en cascade : la sécheresse provoque une atrophie vaginale, qui provoque un affaiblissement des tissus avoisinants et peut provoquer des douleurs, de l’incontinence urinaire, des infections urinaires… Cet ensemble de symptôme qui ont tous la même cause (la chute du taux d’oestrogènes qui ne peuvent plus venir nourrir les muqueuses vaginales) est appelé syndrome génito-urinaire de la ménopause.
Lorsque la sécheresse vaginale s’installe, le vagin devient sec et tout son équilibre est perturbé. Le pH se modifie et la flore vaginale peut-être déséquilibrée. La flore vaginale est l’ensemble des bactéries et microorganismes qui vivent naturellement dans notre vagin. Nous en avons aussi sur la peau, dans les intestins… Ils ne sont pas nocifs, au contraire ils sont là pour nous protéger d’autres bactéries qui peuvent être pathogènes. Ces bonnes bactéries peuvent êtres mises en danger si le pH vaginal se modifie, et laisser la place à de mauvaises bactéries et de mauvais microorganismes et donc aux infections urinaires ou aux mycoses vaginales.
Il se peut que vos démangeaisons ne soient pas simplement le résultat d’une sécheresse vaginale mais qu’il y ait une mycose vaginale ou une infection urinaire qui se soit installée. C’est aussi pour cela qu’il est important d’en parler à votre médecin généraliste ou votre gynécologue.
A l’approche de la ménopause, il est courant de se dire qu’on va arrêter de se protéger car on ne peut plus tomber enceinte. Soyez vigilantes : tant que vous n’êtes pas “officiellement” (12 mois sans règles après 45 ans) ménopausée vous pouvez toujours tomber enceinte. Enfin, les préservatifs servent aussi à protéger des infections sexuellement transmissibles, dont les démangeaisons vulvaires peuvent être un symptôme. La chlamydiose, l’herpès vaginal, la gonorrhée, ou encore les morpions ou la trichonomase peuvent provoquer des démangeaisons vulvaires.
D’autres causes sont possibles et sont indépendantes de la ménopause : eczéma, psoriasis, lichen scléreux (une maladie inflammatoire de la peau qui touche la région génitale), démangeaisons suite à une réaction inflammatoire après un rapport sexuel… Mais si vous n’avez jamais eu de démangeaisons et que vous approchez de la ménopause, il est probable que vos démangeaisons soient dues à une sécheresse vaginale causée par la ménopause.
La sécheresse vaginale et le syndrome génito-urinaire provoquent de nombreux symptômes qui peuvent être gênants et les démangeaisons vulvaires ne sont pas les seuls !
Comme lorsque l’on a la peau sèche, celle-ci nous gratte, quand on a les muqueuses vulvo-vaginales sèches, la sensation de démangeaisons peut apparaître également. Certaines femmes décrivent des démangeaisons quand elles sont immobiles, d’autres quand elles marchent ou courent, certaines en continu et d’autres par intermittence, bref, tout est possible! Cette sécheresse peut aussi se voir à l’oeil nu : les lèvres n’ont pas le même aspect que d’habitude, elles sont plus petites, plus sèches, plus atrophiées, et n’ont plus la même couleur (elles reçoivent moins de sang et sont en général plus pâles sauf en cas d’infection ou elles seront plutôt rouges).
La sécheresse vaginale peut aussi provoquer des douleurs, vaginales ou bien vulvaires, uniquement pendant ou après les rapports sexuels mais aussi à distance de ceux-cis, ou bien des brûlures, souvent pendant les rapports sexuels.
Ces symptômes sont très fréquents mais ce n’est pas pour ça qu’ils ne doivent pas être traités. Ils peuvent être très gênants pour les femmes ménopausées à la fois physiquement et psychologiquement et ne doivent pas être pris à la légère car tout ce qui concerne la zone intime impacte très fortement la qualité de vie.
Nous l’avons vu, la sécheresse intime peut provoquer d’autres symptômes et dégrader très sérieusement la qualité de vie des femmes.
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause peut-être directement ou indirectement à l’origine d’une incontinence urinaire. Les tissus autour de la vessie s’affaiblissent (un peu comme après un accouchement) mais cette fois-ci car ils sont atrophiés et ont du mal à continuer à fonctionner efficacement.
L’incontinence urinaire peut avoir un impact très délétère sur la qualité de vie et l’estime de soi : les femmes n’osent plus rire, danser, courir (si l'incontinence apparaît seulement en cas d'effort physique elle est appelée incontinence d'effort). Elle doit impérativement être traitée. Le traitement hormonal de ménopause peut-être utilisé pour hydrater et renforcer les tissus, et une rééducation du périnée peut-être mise en place (muscle qui soutient les organes génitaux et la vessie), par exemple.
Les démangeaisons vulvaires étant souvent signe d’une sécheresse vaginale, elles peuvent s’accompagner de douleurs vulvaires importantes lors des relations sexuelles.
L’une des conséquences de ces douleurs vulvaires est la diminution du désir sexuel. Qui a envie d’avoir des rapports sexuels lorsque l’on sait que ceux ci vont être douloureux ? Certaines femmes n’ont plus du tout de libido et culpabilisent, d’autres n’osent pas en parler à leur partenaire et se forcent à avoir des rapports sexuels douloureux alors que leur zone intime n’est pas prête pour ça.
La première chose à faire si vous vous trouvez dans cette situation est d’arrêter toute pratique douloureuse. Vous pouvez avoir des relations sexuelles non pénétratives (souvent appelés “préliminaires”) ou ne plus en avoir du tout à votre guise !
Nous l’avons vu, la sécheresse intime peut provoquer des infections, des mycoses. Celles-ci peuvent être très gênantes car elles grattent voire brûlent et en plus elles se voient à l'œil nu et sont malodorantes. Mais ne vous en faites pas ces infections se traitent en quelques jours avec des ovules anti-mycoses à insérer dans le vagin. Mais ce n’est pas parce que vous avez traité la mycose vaginale qu’il ne faut pas traiter la cause des démangeaisons vulvaires: la sécheresse vaginale, sinon les mycoses risquent de revenir !
Il existe de nombreuses options thérapeutiques pour soulager les démangeaisons vulvaires si celles-ci sont dues à une sécheresse vulvo-vaginale ménopausique.
Sur ordonnance de votre médecin ou gynécologue, vous pouvez obtenir un traitement hormonal de ménopause qui consiste à prendre des oestrogènes pour combler le manque de ceux qui étaient originellement produits par notre organisme.
Le traitement hormonal en local pour traiter la sécheresse vulvo-vaginale est encore moins risqué pour la santé que le traitement hormonal de ménopause. Il ne provoque pas d’augmentation de risque de cancer du sein car les hormones ne passent pas dans le sang et restent uniquement dans les muqueuses vaginales.
Une étude menée en 2001 par la Women’s Health Initiative aux Etats-Unis avançait que le traitement hormonal augmentait le risque de cancer du sein et cardiovasculaire mais aujourd’hui on sait que ce n’est pas le cas si le traitement est bien prescrit et suivi, et encore moins pour le traitement local. Les recommandations du GEMVI en France (Société savante de la ménopause) et de la North American Menopause society vont dans ce sens et ont été réactualisées en remettant largement en question les conclusions de l’étude de 2001.
Le traitement hormonal ne peut pas pénétrer dans les tissus s’ils sont trop secs et atrophiés, il faudra donc probablement commencer par hydrater avec des hydratants vaginaux, à base d’acide hyaluronique et d’eau. Si vous ne souhaitez pas ou ne pouvez pas prendre de traitement hormonal ces traitements peuvent suffire, accompagnés de bons lubrifiants lors des rapports sexuels pour récupérer une vie sexuelle saine et agréable.
Certains gynécologues pratiquent également le laser qui peut rétablir une bonne circulation sanguine sur les muqueuses vaginales mais ce n’est pas encore pris en charge par la sécurité sociale.
Pour finir, voici quelques conseils et bonnes habitudes qui pourront vous aider à soulager les démangeaisons et prévenir la survenue d’infections ou autres complications de la sécheresse intime. Nous allons notamment vous donner des conseils d’hygiène intime pour la ménopause :
Prenez votre temps, communiquez avec votre partenaire et surtout parlez-en à votre gynécologue pour obtenir la bonne prise en charge.
Laure Blondel
Expert nutritionniste
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