Sommaire
> Comment fonctionnent les huiles essentielles ?
> Les pratiques d’aromathérapie validées cliniquement
> Les autres huiles essentielles à la ménopause que vous pouvez utiliser
> Contre-indications et précautions d’emploi
Les plantes peuvent avoir des effets très bénéfiques sur notre santé et notre bien-être. La plupart des médicaments qui existent aujourd’hui ont été créés à partir de principes actifs provenant de plantes ! Mais attention les plantes peuvent aussi avoir des effets secondaires nocifs sur le corps de la femme, ce n’est pas parce que quelque chose est naturel qu’il est forcément bon pour la santé ! On vous explique tout dans cet article.
La phytothérapie consiste à utiliser des extraits de plantes pour se soigner. Lors de la périménopause (ou “préménopause”) et de la ménopause, qui arrivent en moyenne respectivement à l’âge de 47 et 51 ans, le corps subit un chamboulement hormonal qui peut chez certaines femmes être accompagné de symptômes et désagréments : bouffées de chaleur, insomnies, douleurs articulaires, troubles de l’humeur, baisse de libido, prise de poids… Si vous ne voulez ou ne pouvez pas prendre de traitement hormonal vous pouvez tout à fait vous tourner vers la phytothérapie.
Il existe différentes formes de phytothérapie : la phytothérapie classique qui consiste à broyer des extraits de plantes pour en extraire des principes actifs (ensuite consommés sous forme de comprimés ou gélules, sinon la plante peut-être consommée en tisane). Il existe également l’aromathérapie (la thérapie par les huiles essentielles), et la gemmothérapie (la thérapie par les macérats de bourgeons de plantes) qui sont des branches de la phytothérapie.
Dans cet article nous allons vous présenter différentes plantes, leurs bienfaits et les contre-indications éventuelles.
Le soja intéresse particulièrement la femme en période de préménopause et ménopause car c’est un produit qui est riche en phytoestrogènes de la classe des isoflavones, principalement la génistéine et la daidzéine elles mêmes métabolisées en équol, très actif. Ces phytoestrogènes possèdent une étroite similitude avec la structure chimique des oestrogènes naturels (le 17 B estradiol en particulier) et ils sont ainsi capables de se lier aux récepteurs oestrogéniques de l’organisme.
Diverses études et méta-analyses sont arrivées à la conclusion que la consommation des phytoestrogènes du soja aide à réduire l’intensité (d’un quart selon une étude de 2012) et la fréquence des bouffées de chaleur (d’un cinquième selon la même étude, d’un dixième selon une étude de 2015). En Juillet 2021, une étude associant la consommation quotidienne de soja à un régime végan a obtenu des résultats encore plus concluants. Cependant, en 2012, les autorités de santé européenne (l’EFSA, European Food Safety Authority et la commission européenne) ont estimé que les phytoestrogènes ne pouvaient pas prétendre soulager les bouffées de chaleur.
La variabilité des résultats peut s’expliquer par la multitude des dosages testés, par la grande variabilité individuelle du métabolisme des isoflavones principalement en équol et par la durée des études. Egalement, il pourrait avoir un effet bénéfique sur le cholestérol total et LDL, sur la densité minérale osseuse, peut-être sur la fonction cognitive globale et la mémoire visuelle. Ils sont contre-indiqués chez la femme ayant ou ayant eu un cancer hormono-dépendant ou un antécédent familial. En cas d’hypothyroïdie les patientes doivent prévenir leur médecin car leur besoin en hormones thyroïdiennes peut varier.
L’ANSES conseille de ne pas dépasser une dose quotidienne d’isoflavones de 1 milligramme/ kg de poids par jour, soit 65 milligrammes par jour pour une femme de 65 kilos.
Une étude menée en 2019 a démontré que la sauge peut avoir des effets neuromodulateurs qui influeraient positivement la thermorégulation, et donc les bouffées de chaleur pendant la ménopause !
La prise de compléments contenant des “isoflavones” (= phyto-oestrogènes) provenant de cette plante a démontré ses effets bénéfiques sur la sévérité et l’intensité des bouffées de chaleur ! Il pourrait également prévenir les risques d’ostéoporose.
Attention toutefois, son usage comprend des contre-indications si vous prenez déjà le traitement hormonal de la ménopause. Les phyto-oestrogènes sont également déconseillés si vous avez un historique personnel de cancer du sein.
Le houblon est une plante bien connue qui sert à fabriquer la bière mais qui a aussi des effets bénéfiques sur la santé ! Le houblon a une activité phytoestrogénique ce qui rend cette plante efficace pour réduire les symptômes de ménopause. Il est aussi prescrit pour réduire le stress et améliorer le sommeil, même chez les patients qui ne sont pas en ménopause.
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Dans le domaine de la ménopause, c'est bien la plante la plus étudiée (des essais cliniques pour étudier ses effets ont été lancés sur plus de 11 000 patientes) ! Ces études ont permis de démontré son efficacité dans la diminution des bouffées de chaleur et des douleurs musculo-articulaires, mais également dans l'amélioration de la qualité du sommeil ou encore la baisse de l'irritabilité. Notez cependant qu'elle peut aussi engendrer des effets secondaires indésirables comme des troubles gastro-intestinaux. L’actée à grappe noire est un produit présent dans de nombreuses gélules pour les troubles de la préménopause et ménopause.
Deux études récentes ont démontré que le fenouil était efficace pour réduire l’anxiété et la dépression chez les femmes ménopausées. Il augmenterait même le confort sexuel !
Une étude clinique menée en Iran sur un panel de 80 femmes a démontré que cette plante pourrait augmenter le désir sexuel chez les femmes ménopausées qui souffrent de baisse de libido !
Une étude de 2016 démontre l'efficacité du millepertuis dans le traitement des symptômes vasomoteurs de la ménopause (ie. les bouffées de chaleur). Des études ont également été lancées pour vérifier son efficacité contre l’inconfort vaginal, mais pour l’instant les résultats ne sont pas significatifs.
Attention : mélanger le millepertuis avec des anti-dépresseurs peut entraîner une augmentation potentiellement mortelle des niveaux de sérotonine ! Présentant des risques de potentielle photosensibilisation, il est contre indiqué d'en consommer et de s'exposer au soleil. Le millepertuis est également contre indiqué en cas de grossesse, d'Alzheimer ou de troubles de bipolarité et de fertilité.
Au delà de ses propriétés anti-inflammatoires bien connues, des études scientifiques confirment l'action positive du ginseng sur les troubles de l'humeur, les syndromes dépressifs et les fonctions sexuelles à la ménopause. Pour ce qui est des bouffées de chaleur, les études ne sont pas encore concluantes. Certains composés présents dans le ginseng ont en effet des similarités avec les oestrogènes ! En attendant que les études sur l'effet de cette plante sur les bouffées de chaleur ne soient concluantes, il est encouragé de prendre des compléments alimentaires titrés en “ginsénosides” (principes actifs majoritaires du ginseng qui regroupent des molécules appartenant à la famille des saponines). En revanche, plus d’études sont attendues concernant des effets secondaires éventuels.
Une étude de 2017 a conclu positivement quant aux effets bénéfiques de cette plante sur les symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur), psychosociaux, physiques et sexuels liés à la ménopause ! Aucun effet secondaire n’a été découvert pour le moment. Pourtant, il pourrait augmenter l’appétit. Donc faites attention à votre ligne, la prise de poids étant déjà l'un des symptômes de la ménopause les plus répandus.
Vous pouvez vous procurer toutes ces plantes en magasin bio ou en pharmacie, ou encore chez un herboriste.
Ces extraits cytoplasmiques purifiés et spécifiques de pollens inhiberaient la recapture de la sérotonine au niveau des neurones de l’hypothalamus, une région du cerveau particulièrement affectée lors de la ménopause à cause de l’arrêt de la sécrétion d’oestrogènes. L’hypothalamus joue un rôle important dans la sécrétion des hormones sexuelles, mais aussi dans la thermorégulation ou encore le contrôle du rythme circadien (lié au sommeil). En inhibant la recapture de la sérotonine au niveau des neurones de l’hypothalamus, les extraits de pollen peuvent donc avoir un effet dans le contrôle de la thermorégulation, du sommeil et de l'humeur chez les femmes ménopausées. Certains compléments alimentaires pour la ménopause comme ceux de la marque Sérélys en contiennent.
La gemmothérapie est une forme de phytothérapie (améliorer son bien-être par les plantes) qui consiste à utiliser certaines molécules bienfaitrices de bourgeons de plantes pour se soulager. Ces molécules sont extraites des bourgeons en les faisant macérer. Les macérats sont ensuite vendus en parapharmacie sous la forme de gouttes.
Vous pouvez par exemple essayer avec le bourgeon de framboisier (10 gouttes le matin dans un fond de verre d’eau.
C’est souvent recommandé pour le syndrome prémenstruel, car cela permet d’amoindrir les effets des fluctuations hormonales. Le bourgeon de framboisier équilibre la balance œstrogène / progestérone. Chez la femme ménopausée, il agit notamment sur les bouffées de chaleur. Si vous êtes en périménopause, vous pourriez en bénéficier également !
Le prix d’une bouteille de 30 mL se situe généralement autour de 10 euros.
Contre-indications :
Le bourgeon de framboisier est déconseillé pendant la grossesse et l'allaitement et chez des personnes présentant des cancers hormono-dépendants. Il ne doit pas être administré avec des anti-coagulants.
L’huile essentielle de lavande en inhalation est celle qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études et qui a le mode d’action le mieux connu. Ce produit a des effets sur le stress, sur l’humeur, sur le sommeil, et sur les bouffées de chaleur. Si vous aimez son odeur, elle pourra soulager grand nombre de vos désagréments psychologiques et même physiques !
Vous pouvez l’acheter bio en magasins spécialisés ou en pharmacie !
Hélène Chevassu
Diététicienne
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