Sommaire
> Le cycle menstruel chez la femme, de l’adolescence jusqu’à la ménopause
> Les causes d’aménorrhée qui ne sont pas liées à la ménopause
> La périménopause et préménopause et leur impact sur les règles
> Troubles des règles après 40 ans - les questions fréquentes
Au cours de sa vie, une femme connaîtra environ 500 cycles menstruels de sa puberté à sa ménopause. Les cycles menstruels sont rythmés par deux hormones produites par le cerveau : la FSH (hormone folliculo stimulante) et la LH (hormone lutéinisante), qui contrôlent l’activité ovarienne selon un cycle plus ou moins stable selon les femmes et selon l’âge : le cycle menstruel. Réglés par ces deux hormones, nos ovaires produisent les hormones sexuelles féminines : l’oestrogène et la progestérone. Ce sont ces deux hormones qui vont provoquer l’ovulation et les règles.
A l’approche de la ménopause, les ovaires commencent à dysfonctionner, et ne répondent plus de manière aussi prévisible qu’avant aux signaux envoyés par la FSH et la LH, ce qui perturbe notre cycle menstruel. Chez certaines femmes, les règles vont devenir plus espacées, moins abondantes, mais l’inverse peut également se produire : des règles quasiment en continu, parfois inhabituellement abondantes peuvent apparaître.
Que signifie un arrêt des règles à l’approche de la quarantaine ? Est-ce forcément la ménopause ? Quels autres symptômes peuvent apparaître ? Les réponses dans cet article !
Commençons par vous rappeler rapidement le rôle des différentes hormones dans le cycle menstruel pour vous expliquer comment l’approche de la ménopause peut influencer vos règles.
Le premier jour de vos règles, le cerveau commence à sécréter de la FSH. Cette hormone vient stimuler l’ovaire pour qu’il sécrète des oestrogènes. Les oestrogènes quant à eux vont favoriser la maturation de l’ovule et faire en sorte qu’il soit prêt à être fécondé si fécondation il y a. L’ovulation est censée apparaître autour du 14e jour du cycle (soit 14 jours après le premier jour des dernières règles).
Un peu avant l’ovulation, le cerveau entame la sécrétion de l’hormone LH, qui elle va favoriser la production de progestérone. La progestérone a plutôt un rôle sur l’utérus. Elle prépare la paroi utérine à recevoir le futur ovule.
La progestérone envoie également un signal au cerveau pour qu’il réduise la production de FSH et LH, ce qui induit une réduction de la production d’oestrogènes et de progestérone. C’est la baisse de ces deux hormones qui provoque ensuite l’arrivée des règles. L’endomètre se met à saigner, et élimine la partie supérieure de la paroi utérine qui avait été enrichie pour accueillir l’ovule et éventuellement la fécondation. S’il n’y a pas de fécondation, les règles se produisent.
A la préménopause (ou périménopause), qui arrive en moyenne à 47 ans, ce cycle hormonal est déréglé et les règles n’arrivent donc pas de manière aussi prévisible. Vous pouvez mettre cette irrégularité menstruelle sur le dos de la périménopause si vous avez un syndrome menstruel plus important qu’avant (douleurs dans les seins, troubles anxieux avant l’arrivée des règles), ou si vous avez déjà expérimenté vos premières bouffées de chaleur ou sueurs nocturnes. Les symptômes de préménopause combinent à la fois les symptômes de ménopause, des irrégularités menstruelles et un syndrome prémenstruel plus intense.
Ce n’est pas forcément la préménopause qui provoque un arrêt des règles après 40 ans. Voici les autres causes possibles d’aménorrhée (le terme médical qui signifie l’arrêt des règles) :
Si vous avez un arrêt des règles et que vous pensez que ce n’est pas la périménopause, pensez à faire un test de grossesse ou bien à consulter un médecin pour mettre le doigt sur la cause potentielle de cette anomalie !
Et si c’était la périménopause ? Comment peut-elle influencer nos règles ?
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Lorsqu’une femme entre en périménopause, en moyenne à 47 ans, les hormones sexuelles féminines (oestrogènes et progestérone) sont encore produite de façon cyclique mais plus chaotiquement qu’avant.
Le corps alterne entre des phases d’hyperoestrogénie (le corps produit “trop” d’oestrogènes par rapport à la quantité de progestérone) et des phases d’hypo-oestrogénie (le corps ne produit pas assez d’oestrogènes).
L’hyperoestrogénie en début de périménopause est due à la diminution du nombre de follicules ovariens (petits sacs dans les ovaires dans lesquels se développent les ovocytes), naturelle à l’approche de la ménopause.
La première phase de la périménopause est plutôt une phase d’hyperoestrogénie. Les symptômes de l’hyperoestrogénie sont les suivants : raccourcissement des cycles avec des règles douloureuses, plus fréquentes et abondantes, syndrome prémenstruel marqué avec douleurs mammaires, douleurs pelviennes, ballonnements, migraines, anxiété.
La seconde phase est une phase d’hypo-oestrogénie. Il y a alors un allongement des cycles menstruels. Les règles se font de plus en plus rares, les bouffées de chaleur apparaissent, ainsi que les sueurs nocturnes ou encore la sécheresse vaginale avec éventuellement des douleurs lors des rapports sexuels, la prise de poids ou les douleurs articulaires, qui sont les symptômes de ménopause. Lors de la seconde phase, des phases d’hyperoestrogénie peuvent quand même réapparaître mais plus la ménopause approche plus les phases d’hypo-oestrogénie seront fréquentes, c’est-à-dire que plus vos règles sont espacées plus vous approchez de la ménopause !
La ménopause est définie par l’arrêt des règles après 45 ans pendant une période consécutive de plus de 12 mois. L’arrêt des règles est alors considéré comme définitif. Un traitement hormonal pourra alors être envisagé si vous souffrez de symptômes. Si vous avez eu vos règles il y a 6 ou 7 mois pour la dernière fois par exemple, vous n’êtes pas encore ménopausée d’un point de vue médical.
L’âge moyen de l’arrivée de la périménopause est 47 ans et celui de la ménopause 51 ans, mais c’est une moyenne. Certaines femmes peuvent entrer en périménopause à 42, 43 ans.
Si vous avez moins de 40 ans, on parle d’insuffisance ovarienne précoce (ou de “ménopause précoce”). 1 à 2% des femmes sont atteintes. Il faudra en parler à votre médecin car le manque d’oestrogènes a des conséquences négatives sur la santé. Les oestrogènes ont un effet protecteur sur les os et sur la santé cardiovasculaire, et être exposée au manque d’oestrogènes trop tôt produit l’effet inverse. Le risque cardiovasculaire peut augmenter et votre densité osseuse peut diminuer et devenir une ostéoporose (maladie des os qui ne sont plus assez denses et peuvent aboutir à une fracture plus facilement).
Il faudra envisager un traitement hormonal de substitution pour éviter ces effets négatifs.
Si vous avez autour de 45 ans, que vous commencez à observer des irrégularités dans votre cycle menstruel, et que vous avez des symptômes comme de l’anxiété, des douleurs mammaires, des ballonnements ou bien des bouffées de chaleur, des douleurs articulaires, des suées nocturnes, vous êtes probablement en périménopause !
A 40 ans, l’état de vos règles dépendra de plusieurs paramètres :
Si vous êtes sous contraception, certaines contraception provoquent un arrêt des règles ou bien de fausses règles. Pour savoir si vous êtes ménopausée, il faudra attendre les premiers symptômes de ménopause et tenter d’arrêter la contraception pour voir si les règles sont présentes ou non. On ne peut pas se fier aux règles pour diagnostiquer une ménopause si vous avez une contraception qui influence votre cycle.
Si vous êtes en début de périménopause, vous aurez probablement des règles abondantes et plus fréquentes associées à un syndrome prémenstruel plus marqué (anxiété, sensation de déprime, douleurs dans le bas ventre, ballonnements, migraines, douleurs dans les seins…)
Si vous êtes en fin de périménopause et que la ménopause approche, vos règles peuvent être plus espacées, moins abondantes, voire inexistantes !
Certaines femmes sont ménopausées à 60 ans ! L’âge de 51 ans est une moyenne. Toutefois les ménopauses tardives font que le corps est exposé pendant plus longtemps aux oestrogènes que la normale et il y a un léger sur-risque de cancer hormonodépendant chez ses femmes. Votre médecin le prendra en compte et vous surveillera d’autant plus attentivement alors pas d’inquiétude !
Sources
[1] https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/contraception-feminine/hormones-feminines-cycle-menstruel.html
[2] https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/retard-absence-de-regles-ou-amenorrhee/amenorrhee-regles-retard-absence
[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26653408/
Amytis Heim
Interne en gynécologie
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