La ménopause n’est pas une maladie mais bien un changement physiologique que toutes les femmes vont traverser à un moment dans leur vie. Elle se caractérise par un arrêt de l’ovulation et est diagnostiquée par le médecin si la patiente n’a plus ses règles depuis 12 mois, ce qui signifie que les ovaires ne fonctionnent plus.
La ménopause est diagnostiquée de cette façon, il est inutile de se faire prescrire par son gynécologue des dosages hormonaux car les taux de progestérone, d’oestrogènes et de FSH pendant la préménopause sont très variables et ne donneraient aucune indication avec un seul dosage. Le résultat pourrait être complètement différent une semaine plus tard. L’âge moyen d’arrivée de la ménopause est de 51 ans, et la préménopause commence en moyenne à 47 ans. Les symptômes quant à eux ne concernent que 80% des femmes (ce n’est pas obligatoire d’avoir des symptômes !) et à une intensité variable. 25% des femmes considèrent que leurs symptômes de ménopause sont très handicapants.
En moyenne, les symptômes de ménopause s’étalent en général sur une période de 5 à 7 années, mais certaines femmes (une petite portion rassurez-vous) ont des symptômes pendant beaucoup plus longtemps.
La ménopause peut s'accompagner de nombreux symptômes. Nous en avons sélectionné quelques-uns pour vous !
Les bouffées de chaleur se manifestent par une soudaine sensation de chaleur et de transpiration, notamment dans le haut du corps. Quant aux sueurs nocturnes il s’agit de “bouffées de chaleur” nocturnes qui se manifestent par une transpiration excessive la nuit qui se caractérise par des draps, des vêtements mouillés…
Les bouffées de chaleur sont un symptôme de la ménopause qui touche de nombreuses femmes. 79% des femmes en périménopause, et 39% des femmes ménopausées rapportent avoir des bouffées de chaleur avec une intensité et une fréquence variables. Parmi les principaux déclencheurs des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes on compte le stress, la consommation d’alcool ou encore le tabagisme.
Les bouffées de chaleur sont le symptôme de ménopause le plus connu. Elles peuvent apparaître dès la préménopause. En général, les femmes comprennent qu’elles sont en train d’approcher de la période de la ménopause dès que les bouffées de chaleur apparaissent. Mais il existe de nombreux autres symptômes et les femmes ne les associent pas forcément à la ménopause ce qui peut les inquiéter car elles ne comprennent plus vraiment leur corps ou leurs émotions. Il est important de connaître l’ensemble des symptômes de ménopause qui existent pour pouvoir faire le lien et comprendre que ce sera passager et que ce n’est pas symptomatique d’une maladie.
Les troubles du sommeil sont des symptômes courants de la ménopause, l’insomnie étant le plus fréquent.
Les insomnies touchent 57% des femmes en périménopause et 51% des femmes ménopausées. La baisse de moral (syndrome “dépressif”, troubles de l’humeur), concerne 25% des femmes en périménopause et 22% des femmes ménopausées.
Cette mauvaise qualité du sommeil est le résultat de la baisse des hormones féminines mais aussi de l’influence d’autres symptômes, comme l’anxiété ou les suées nocturnes, qui sont la version nocturnes des célèbres bouffées de chaleur et qui peuvent réveiller les femmes qui ensuite ne parviennent pas à se rendormir.
Il existe plusieurs formes de troubles du sommeil : certaines femmes souffrent de difficultés à s’endormir. Pour d’autres, la problématique associée au sommeil sera plutôt des éveils nocturnes fréquents qui viennent perturber la qualité du sommeil.
A la périménopause et à la ménopause, les troubles de l’humeur sont très fréquents. Ils peuvent prendre différentes formes comme par exemple des dépressions mineures ou majeures, qui doivent être prises très sérieusement par le médecin car les dépressions majeures sont de vraies maladies qui doivent être soignées. D’autres symptômes plus légers sont un peu plus fréquents : l’anxiété et l’irritabilité.
Si vous observez que vous êtes plus anxieuse qu’avant, ou que vous avez des sautes d’humeur, c’est probablement hormonal. Un peu comme pendant le syndrome prémenstruel, juste avant les règles, la transition vers la ménopause peut être une bombe hormonale et provoquer des symptômes psychologiques et émotionnels importants.
Un autre symptôme très fréquent à la ménopause : les douleurs articulaires et musculaires. De nombreuses zones peuvent être touchées : les genoux, les épaules, les hanches… Pour y remédier, il faut prêter attention à son alimentation, en privilégiant une alimentation anti-inflammatoire, et faire une activité physique adaptée, tout en évitant d’être trop sédentaire car l’immobilité accentue les douleurs articulaires. Un traitement hormonal de ménopause contenant des oestrogènes peut également être prescrit pour soulager ce symptôme.
Côté sexualité, certains changements peuvent également se faire sentir comme une diminution de la libido, c’est-à-dire une baisse de désir sexuel, de motivation pour une activité sexuelle (chez 40 à 55% des femmes) ou l’absence de fantasmes et de pensées sexuelles.
Cette dernière est provoquée par le bouleversement hormonal de la ménopause qui peut engendrer également un sécheresse vaginale (chez 25-30% des femmes), mais aussi par des facteurs émotionnels et comportementaux tels que la fatigue, le stress, les sautes d’humeur et l’irritabilité, ou même le changement de perception des femmes de leur corps.
La sécheresse vaginale est un symptôme qui touche ≈ 30% des femmes. Elle peut s’avérer gênante dans les mouvements du quotidien et les rapports sexuels et peut être ainsi la cause d’une baisse ou une perte de libido.
Les glandes de Bartholin sont deux glandes d’un centimètre situées de part et d’autre de la vulve qui participent à la lubrification du vagin en sécrétant un liquide incolore appelé mucus. L’action de ces glandes est fortement influencée par les hormones.
A la ménopause, la diminution de la production d’oestrogènes entraîne une baisse d’efficacité des moyens naturels d'hydratation et une détérioration des tissus vaginaux, ce qui amène les tissus vaginaux à être plus fins, moins élastiques et plus secs.
Certains gynécologues ne pensent pas à vérifier ou à aborder ce sujet avec leurs patientes ménopausées. N’hésitez pas à en parler vous-même à votre gynécologue si vous sentez un inconfort car il saura vous prescrire un hydratant efficace ou un traitement hormonal local. Ce sont des symptômes qui peuvent être facilement réglés avec une ordonnance !
Comme la sécheresse vaginale, les troubles urinaires font partie de ce que le corps médical appelle “le syndrome génito-urinaire de la ménopause”. A cause de la sécheresse des tissus, ceux-ci ne peuvent plus fonctionner correctement et sont plus facilement sujets aux irritations et aux infections (il est donc possible d’avoir des infections urinaires fréquentes à l’arrivée de la ménopause). Les tissus se relâchent, et il est donc également possible de souffrir d’incontinence urinaire au moment de la ménopause. Mais évidemment, ces symptômes se traitent bien aujourd’hui, avec de la rééducation du périnée ou avec un traitement hormonal de ménopause.
Sachez que le traitement hormonal de ménopause peut s’utiliser très efficacement et avec presque aucun risque pour traiter le syndrome génito-urinaire de la ménopause. Si vous en souffrez, n'hésitez pas à en parler à votre médecin qui pourra vous le prescrire pour vous soulager rapidement.
Les cellules de la peau des femmes contiennent des récepteurs aux oestrogènes. Les oestrogènes participent à la bonne circulation du sang dans les tissus, à leur bonne hydratation. Ainsi, étant donné qu’à la ménopause les ovaires ne produisent plus d’oestrogènes, ceux-ci ne peuvent plus participer à la bonne hydratation et au maintien de la fermeté de la peau. Beaucoup de femmes après la ménopause se plaignent d’avoir la peau très sèche et observent également un relâchement cutané à cause du manque de collagène.
Un autre symptôme similaire à la sécheresse de la peau est la sécheresse des cheveux et la perte de densité capillaire : les cheveux peuvent s’affiner voire tomber à cause de la transition hormonale qui s’opère.
Concernant la prise de poids, une étude a conclu que les femmes prenaient en moyenne 0,8 kilos par an pendant 3 ans autour de la période de l’entrée dans la ménopause. Encore une fois, ce chiffre est très variable d’une femme à l’autre ! Cette prise de poids n’est pas une fatalité. Elle est due au ralentissement du métabolisme basal chez la femme durant cette période : au repos, le corps brûle en moyenne 200 kcal de moins par jour qu’il ne le faisait avant d’entrer en périménopause.
Beaucoup de femmes à l’approche de la ménopause disent ressentir un déclin de leur fonction cognitive ; mauvaise mémoire, difficulté à se concentrer, sautes d’humeur…
31% des femmes préménopausées (qui ne sont pas encore concernées par la ménopause) rapportent être concernées par ce symptôme, contre 44% des femmes ménopausées.
Tous ces symptômes sont plus ou moins durables, fréquents et invalidants. Mais ils ne sont pas systématiques, toutes les femmes ne seront pas concernées ! Les troubles de la mémoire sont passagers et sont en général réglés une fois la transition terminée !
Pour faire face à ces symptômes, différents traitements et conseils hygiéno-diététiques sont disponibles.
La préménopause et la ménopause ne provoquent pas seulement des symptômes certes gênants mais “bénins” d'un point de vue médical. Ces changements hormonaux soudains ont des conséquences importantes sur la santé de la femme et peuvent même aboutir à des maladies, comme l’ostéoporose par exemple.
Les oestrogènes produits par notre organisme avant la ménopause ont deux effets bénéfiques pour notre santé : ils rendent nos os plus forts et protègent notre système cardiovasculaire.
Ainsi, au moment de la préménopause et de la ménopause, le risque d’ostéoporose, qui est une maladie des os qui se traduit par un risque de fracture osseuse plus important, augmente. Il est donc important de faire surveiller vos os en demandant à votre médecin de vous prescrire une densité minérale osseuse (pour vérifier la densité de vos os) une fois la ménopause installée. Si une ostéoporose est diagnostiquée, votre médecin sera en mesure de vous prescrire les médicaments adaptés.
D’autre part, le risque cardiovasculaire augmente également au moment de la ménopause. Si vous souffrez de symptômes tels que l’essoufflement ou des troubles digestifs (nausées fréquentes), il se peut que ce soit symptomatique d’un trouble cardiovasculaire, pensez donc à en parler à votre médecin.
Il est également important de souligner que les femmes qui souffrent de ménopause précoce (appelée par les médecins “insuffisance ovarienne précoce”) sont plus susceptibles de souffrir d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires car elles auront bénéficié de l’effet protecteur des oestrogènes pendant moins longtemps. Ces femmes se voient très souvent prescrire un traitement hormonal de ménopause pour compenser leur ménopause précoce.
Si certains symptômes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur sont assez communs, il existe d’autres symptômes qui le sont moins (comme les troubles du transit, les migraines… sachez qu’il existe 34 symptômes de ménopause possibles en tout !)
Si vous téléchargez l’application, l’inscription débute par un questionnaire qui liste tous les symptômes de préménopause et de ménopause, même les plus rares, pour vous aider à apprendre les différents symptômes et à faire le lien (qui n’est parfois pas évident) avec la préménopause et la ménopause. Ensuite vous bénéficierez de programmes de conseils pour soulager vos symptômes de manière efficace !
Véronique Cayol
Gynécologue
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